DECOUVERTE DE LA
VERITABLE CAUSE DES
FLUX ET REFLUX DES
MERS BASEE SUR LA
FORCE CENTRIFUGE
DES CORPS, ...
Antoine Déryaux
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DÉCOUVERTE
De la vcriuDle eaase des
FLUX & REFLUX
DES MERS.
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viKNNf;. — iwi'RiMEiiir £T i.nHocn.uiirF. i
. TIMON.
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3
DÉCOUVERTE
DE LA VÉRITABLE CAUSE DES
FLUX & REFLUX
DES MERS
Basée sur la force centrifage des corps, contradictoirement
au système d'attraction,
PAR
Antoine DERYAUX.
QE VIENNE
CETTE IMPORTANTE DECOUVERTE OUVRIRA DES VOIES
NOUVEI.UES A LA SCIENCE ET AURA d'uTILITÉ POUR LA
SÉCURITÉ DE LA NAVIGATION.
PRIX : 2 francs.
PARIS
CHEZ I
(.AlTHIEB-VIllARD, S' de Hallet-Bacbelier, |
Quai des Craods-.VugusIins, 5j.
CUEZ
Tenve JULES REliOlARI
Rue de Tournon, 6.
yl O UT 1871.
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• 1
Le dépôt des exemplaires voulu ayant été fait, cet ouvrage
est la propriété de l'auteur. Les contrefacteurs, ou débitants de
contrefaçons, seront rigoureusement poursuivis d'après la loi.
V
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PRÉFACE.
M’étant aperçu que les systèmes usités pour expliquer
la gravitation universelle des corps laissaient beaucoup
à désirer, j’ai pensé que, malgré le respect qu’on doit
avoir pour les règles établies par d’illustres prédéces-
seurs, il est permis de chercher s’il n’existe pas des
moyens propres à mieux faire connaître qu’on ne l’a
fait jusqu’à ce jour par quelle loi les corps célestes con-
servent entre eux leurs distances respectives, tout en ayant
une tendance à se précipiter les uns contre les autres.
A force d’études, en me basant sur les mouvements
qu’on voit effectuer aux planètes par rapport au soleil,
qui est leur centre de gravitation, ainsi que sur ceux
qu’on voit exécuter à la lune par rapport à la terre, qui
est également le point d’appui du globe lunaire, j’ai cru
reconnaître que le premier et véritable mobile de la
matière, c’est la force centrifuge des corps en général.
Par cette force, tous les corps, grands et petits, ten-
dent à prendre le plus de dévelop])ement possible, et
1
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— 0 —
l’ensemble de la matière agissant par réaction tend cons-
tamment à diminuer les grandeurs de place qu’occupent
dans l’espace les corps particuliers.
Par la force centrifuge des corps, qu’on peut appeler
répulsive ou impulsive, on se rend compte comment les
corps célestes inférieurs sont tenus à distance de leurs
supérieurs, tout en étant constamment poussés vers leur
centre de grvaité.
Lorsque la chute d’une pomme fit imaginer à Newton
une puissance attractive universelle, par laquelle les gros
corps attiraient les petits, le célèbre mathématicien anglais
ne tarda pas à s’apercevoir que cette puissance d’attraction
réunirait toutes les planètes au, soleil et ne formerait plus
qu’une seule masse.
Pour remédier à cet inconvénient. Newton imagina
aux planètes une force de projection qui tendrait
à leur faire suivre ime ligne droite , et que cette
ligne serait déviée par l’attraction du soleil, qui ferait
décrire des curvilignes aux planètes.
Ce système très-ingénieux séduisit tous les penseurs,
et les fit dévier de la voie qu’ils auraient pu suivre pour
découvrir la vérité. i
La force de projection en ligne droite que Newton a
supposée aux planètes n’étant démontrée par aucune
raison plausible, cette force, ainsi que beaucoup d’autres
imaginations pour faire concorder les causes avec les
faits, sont des œuvres dignes d’un génie supérieur, mais
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I
— 7 —
'elles ne peuvent pas prévaloir contre la vérité, surtout
lorsque cette vérité se nianifeste dans tous les corps
célestes et terrestres. ’
Ce qui a fait imaginer que les corps possédaient la *
propriété de s’attirer mutuellement, c’est parce qu’on a
remarqué que ceux placés entre la terre et son atmos-
phère avaient tous une tendance à rejoindre le sol ter-
restre ; alors on a dit : la terre, qui est lé Corps le plus
gros, attirant tous ceux qui l'environnent, ce doit être une '
règle générale pour tous les corps célestes et terrestres :
les gros corps doivent nécessairement attirer les petits’.
J
On a dit cela parce qu’on n’a pas pensé à la compression
de l’ensemble de la matièrej qui tend constamment à
diminuer les grandeurs de place qu’occupent dans l’es-
pace les corps particuliers, et que, par ce fait, les centres
de gravité, au lieu d’avoir la propriété d’attirer à eux les
corps inférieurs qui les entourent, ont celle de les tenir à
l’écart par leur force centrifuge, expansive ou répulsive.
Pour être dans le vrai, au lieu de poser comme prin-
cipe que les corps s’attirent généralement, c’est l’inverse
que Newton aurait dû dire, parce qu’en examinant la loi
immuable de la nature on voit que, au lieu de s’attirer
mutuellement, tous les corps, grands et petits, ont une
tendance à se repousser plus ou moins, suivant leur orga-
nisation physique, et cela d’après leur force centrifuge,
(ju’ou peut appeler, comme je l’ai dit plus haut, expan-
sive ou répulsive.
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i
— 8 —
Pour bien faire comprendre <%tte vérité, je vais expli-
quer succinctement comment agissent dans la matière,
d'après les positions respectives des corps terrestres et
célestes, les deux forces opposées connues sous les noms
de force centrifuge et force centripète.
Après ces explications, je démontrerai quelles sont les
véritables causes des flux et reflux des mers, et j’epère
que s’il restait quelques doutes en faveur du système
d’attraction, la démonstration des véritables causes des
marées fera totalement disparaître ces doutes.
Je dis cela parce que la cause des flux et reflux des
mers dépendant des corps étrangers au globe terrestre,
on peut matériellement vérifier sur la terre quelle est la
véritable influence qu’exercent ces corps pour faire sou-
lever et abaisser alternativement les eaux des mers des
deux côtés de la terre à la fois.
I
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_ 0 —
DISSERTATION SUR LES DEUX FORCES OPPOSÉES CONNUES SOUS
LES NOMS DE FORCE CENTRIFUGE ET FORCE CENTRIPÈTE.
En examinant les deux forces centrifuge et centripète,
on voit qu’il y en a une qui n’est que la conséquence de
l’autre, parce que la matière ne peut pas exercer deux
puissances opposées ; elle ne peut avoir qu’un mobile,
qui s’étend jusqu’à ce qu’il roncontre une résistance
suIBsante pour le renvoyer par réaction.
En observant comment s’effectue le premier mobile
de la matière, on voit que l’agent primitif qui provoque
l’expansion et les mouvements, c’est la force centrifuge
partant du centre des corps à leur extérieur.
Ainsi que je l’ai dit dans ma préface, cette force cen-
trifuge, qu’on peut appeler expansive ou répulsive, est
cause que, généralement, dans la nature entière, tous
les corps, grands et petits, tendent à prendre le plus de
développement possible, suivant leur organisation phy-
sique, et l’ensemble de la matière, agissant par réaction,
tend constamment à' diminuer ou à' comprimer les
places qu’occupent dans l’espace les corps particuliers.
La force centrifuge des corps dépend d’un agent actif
composé de diverses matières impondérables connues
sous différents noms, tels que fluide calorique, lumière,
fluide électrique, fluide magnétique, etc., etc. Je n’ai ,
pas assez de connaissances en physique et en chimie
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lü —
pour énumérer tout ce qui compose la matière subtile et
inflammable qui, en provoquant la dilatation des corps,
en augmente considérablement et rapidement les vo-
lumes.
La force centrifuge ou expansive des corps agit en tous
sens, de bas en haut comme de haut en bas, à droite
comme à gauche, et elle se trouve limitée par la résis-
tance de la force centripète, qui la comprime également
dans tous les sens.
On se rend compte de cela par de simples expériences.
Comme, par exemple, lorsque, par une chaleur sufTisante,
un volume d’eau renfermé dans une chaudière se trouve
dilaté et converti en vapeur, le développement que cette
vapeur tend à prendre s’effectue dans tous les sens ;
elle s’échappe par le tube qu’on lui a préparé, et si la
force centrifuge de la vapeur est suffisante pour faire
éclater la chaudière, faute d’issue pour l’épanchement, les
éclats de ladite chaudière sont lancés dans tous les sens,
à droite comme à gauche, en haut comme en bas, et ce
n’est qu’aux endroits où ils éproüvent trop de résistance
qu’ils ne vont pas.
Il en est de même d’une bombe qui éclate, on de la
décharge d’une arme à feu. Si quelques obstacles empê-
chent le projectile de prendre son essor par l’ouverture
du canon de l’arme, il s’ensuit que la charge, tendant à
prendre son élan dans tous les sens, repousse violemment
la main ou l’affût qui la porte, et qu’elle éclate vers sa
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partie la plus faible, dessus ou dessous, à droite comme
à gauche.
La force centrifuge ou expansive agissant dans tous
les sens, il s’ensuit que, en s’agrandissant, les corps pren-
nent tous une forme sphérique lorsque leur entourage est
d’une égale flexibilité.
On a la preuve évidente de cela par une expérience
bien simple : lancez un globule de savon dans l’espace,
ce globule prend une forme ronde parce que l’ex-
pansion de la matière qui le remplit agit en tous sens
contre une matière d’égale flexibilité, et les molécules de
l’atmosphère qui le compriment lui opposent aussi une
résistance égale de toutes parts.
Cette simple expérience explique pourquoi les corps
célestes ont tous une forme sphérique, et il est certain
que, comme pour les ballons, leur intérieur est composé
de matières inflammables, et leur enveloppe de matières
solides plus ou moins denses.
force centrifuge ou expansive n’ayant pas deux
manières d’agir, elle produirait les mêmes effets pour le
développement des corps terrestres que pour celui des
corps célestes si les corps terrestres ne rencontraient
pas des inégalités dans la résistance qui s’oppose à leur
développement.
On voit cela par les fruits suspendus librement par
leur tige, les troncs des arbiv», etc., etc. ; tous les corps
dans la nature prennent une forme ronde lorque ces
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- 12 —
corps rencontrent une résistance égale en tous sens, et
qu’ils n’éprouvent aucun tiraillement capable de contra-
rier leur développement.
Celte loi est si vraie, qu’elle se trouve partout, jusque
dans les plus petite molécules de la matière : ainsi, le
sang qui circule dans les veines et artères des animaux
de toutes espèces est formé de petits globules ronds ; le
vin mousseux ne tend à s’échapper du vase qui le con-
tient que par la fermentation de petits globules ronds
qui, par leur force centrifuge et expansive, tendent à
occuper le plus déplacé possible; l’eau gazeuse, la bière,
etc., etc., tous ces liquides contiennent des petits glo-
bules ronds, parce que la force centrifuge qui fait prendre
du développement à ces globules agit en tous sens, et que
la résistance que le liquide oppose à ce développement
est auæi égale en tous sens.
Résumé : Tous les corps, grands et petits, qui com-
posent l’ensemble de la matière, depuis les plus petites
molécules terrestres jusqu’aux grands astres de pre-
mière classe, tous les corps en général, dis-je, tendent à
prendre le plus de développement possible dans l’espace
par leur force centrifuge ou expansive, et l’ensemble de
la matière, agissant par réaction, tend constamment à
diminuer ou comprimer l’étendue de volume que ten-
dent à prendre les corps particuliers.
De ce fait il résulte, ainsi que je l’ai déjà dit, que
les corps célestes inférieurs sont tenus à distance par
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leurs supérieurs, et sont constamment poussés vers leur
centre de gravité par l’ensemble de la matière.
La force centripète ou compressive a lieu sur les corps
particuliers par l’ensemble des corps en général, qui, aux
regards des hommes, n'a ni fin, ni cotAmencement, et a
son centre partout.
Je dis que l’ensemble des corps qui figurent dans le
firmament est un objet infini pour l’homme, parce que
le nombre des astres est incalculable, puisqu’on ne peut
pas préciser jusqu’à quelle distance il y en a.
En supposant qu’on parvînt à préciser combien on
peut voir d’étoiles à l’œil nu, on ne pourrait pas savoir
le nombre de celles qu’on pourrait encore découvrir à
l’aide d’un bon télescope; et quand même on parvien-
drait à déterminer ce nombre, il n’y a pas de raison
pour admettre qu’un observateur placé sur l’étoile la
plus éloignée de celles qu’on pourrait apercevoir avec un
bon télescope, n’en vît pas d’autres du côté qui nous est
opposé.
Par ces motifs, on peut conclure que jamais les hommes
ne parviendront (quelle que soit la perfection de leurs
instruments d’optique) à préciser le nombre des étoiles,
ni à mesurer l’espace; ces objets seront toujours indéfi-
nissables pour eux.
Il n’en sera pas de même à l’égard du sens de la gra-
vitation des corps, car la terre faisant partie du système
solaire, et étant le centre de gravité de la lune, les hommes
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— U —
peaveut facilement observer comment s’eflectue la gravi-
tation des planètes par rapport au soleil, ainsi que le
sens de gravitation de la lune par rapport à la terre.
Pour faciliter cette observation, il suffit de classer les
corps célestes dans leur ordre respectif, d’après ce qui
se voit et qui a été reconnu par la science.
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15 —
CLASSIFICATION DES COBPS CÉLESTES.
En admettant, ce qui est à peu près certain, que le
soleil ne peut figurer dans le firmament que comme un
astre de deuxième classe, les corps célestes connus
des hommes seraient divisés en quatre classes et dans
l’or^ suivant :
«
1® Les grandes étoiles fixes.
2“ r^es soleils, comme celui qui est le centre de gravité
des planètes.
3® I/es planètes qui font partie du système solaire,
telles que la Terre, Jupiter, Saturne, etc., etc.
4® Et enfin, les satellites ou lunes des planètes, tels
que les quatre satellites de la planète Jupiter, la lune de
la terre, celles de la planète Saturne, de la planète
Lranus, etc., etc.
Il est possible que les corps célestes qui ne font pas
partie du système solaire, et qui, par conséquent, sont
trop éloignés de la terre pour que les hommes puissent
s’en rendre compte, il est possible, dis-je, qu’il y ait des
corps célestes divisés en plus ou moins de classes que
ne le sont ceux qui font partie du système de notre soleil.
Néanmoins, quelle que soit la multiplicité de leur décli-
naison, ils doivent être tous soumis à la même loi pour
la gravitation, attendu que la matière ne peut pas avoir
deux manières d’agir.
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— 16 —
11 y a encore un genre de corps célestes connus sous le
nom de comètes, mais ces astres (qui parfois entrent dans
le système planétaire) ne peuvent pas former une nou-
velle classe de corps célestes, car ils doivent être rangés
dans la troisième catégorie comme les planètes faisant
partie du système solaire, avec la différence que, par
l’etcentricité de leur organisation physique, les comètes
traversent le système solaire en tous sens en croisant
les cercles que parcourent les planètes autour du
soleil.
N
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- 17 —
DISSERTATION Sl'R LA NATVHE DES CORPS CÉLESTES CONNUS
SOUS LE NOM DE COMÈTES.
Les comètes doivent être des corps étrangers au sys-
tème solaire, lesquels corps auraient été déposés par quel-
ques systèmes voisins au système planétaire; et voici sur
quoi je fonde cette hypothèse.
I.e8 planètes qui font partie du système solaire, telles
que la Terre, Jupiter, Saturne, etc., ces planètes exécu -
tent leur révolution périodique autour du soleil en res-
tant prcèqu’aux mêmes distances de cet astre, suivant
leur densité ; elles se rapprochent et s’éloignent alterna-
tivement du globe solaire, mais d’une manière peu sen-
sible ; elles ne croisent pas pour cela les cercles parcourus
par d’autres planètes, comme font les comètes, car ces
derniers astres extraordinaires, partant des régions exté-
rieures du système solaire, s’avancent presque en ligne
droite au centre dudit système, et viennent quelquefois
passer entre Vénus et Mercure. 11 y en a qui, parfois,
passent entre Mercure et le globe solaire, et il est même
probable que quelques-unes sont tombées sur le soleil.
J’émets cette dernièré opinion parce que parmi les
comètes qui ont croisé le système planétaire il y en a
qu’on c’a jamais revues, et cela peut venir de ce qu’elle.
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auraient été poussées jusque sur le soleil, sur lequel elles
seraient restées.
Parmi les comètes il y en a qui se sont fixées dans le
système solaire d’une manière à y rester éternellement,
et exécutent des révolutions périodiques en se portant
alternativement du centre du système planétaire à l’exté-
rieur, et de l’extérieur au centre.
Pour bien faire comprendre d’où vient l’excentri-
cité des mouvements des comètes ( d’après ma ma-
nière devoir), je supposerai qu’il soit possible d’enlever
la terre’ de la. place qu’elle occupe dans le système
solaire, et qu’au lieu de la laisser drculer autour du
soleil, à une distance moyenne de trente-quatre
millions et cinq eent mille lieues (distance qui est
en rapport avec la . densité du globe terrestre), on trans-
porte la planète la Terre dans les régions extérieures
du système solaire, comme, par exemple, sur les cercles
que parcourent Uranie ou Neptune.
11 est certain que le globe terrestre, ’ placé à cette
distance du soleil, ne décrirait plus autour de cet
astre un cercle presque circulaire, mais une hyperbole
très-allongée, comme celle que décrivent les comètes.
Je fonde ce raisonnement sur ce que, d'après sa
densité, la ferre traverserait, en ligne presque droite,
l’atmosphère du système solaire, pénétrerait au centre
de ce dernier autant que le lui permettrait l’impulsion
de' son poids, et irait jusqu’à ce que le soleil lui
Di.jiii'e!:! i , Guook
— 19 —
opposât assez ‘de résistance par sa force centrifuge
répulsive et impulsive pour faire circuler le globe
terrestre autour de son corps et le relancer à l’ex-
térieur de son système.
Par cette explication on voit que le déplacement
de la terre dans le système solaire la mettrait dans
le cas de dépasser les limites qui lui sont assignées
dans le système planétaire d’après sa densité, et cela
à cause de l’impulsion que lui donnerait son propre
poids, comme aussi , une fois trop avancée au centre
du système solaire, le globe terrestre ne serait pas
assez pondérable pour se maintenir à aussi peu de
distance du soleil, et il serait relancé en dehors du
cercle qu’il doit parcourir ; ainsi de suite. Une fois
l’équilibre rompu, la terre oscillerait dans le système
solaire en allant alternativement du bord au centre
de ce système, et du centre au bord, comme font
les comètes qui se sont fixées dans le système
planétaire.
Ainsi que je l’ai dit (page 17), les comètes étant
des corps étrangers au système solaire, qui auraient
été déposés dans ce dernier système par quelque sys-
tème voisin, leur densité ne se trouvant pas en rapport
avec la résistance qui existe à l’extérieur du système
planétaire, il s’ensuit que lesdites' comètes pénètrent
plus ou moins au centre de ce dernier système, allant
alternativement de l’extérieur au centre, et du centre
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à 1 extérieur, absolument comme ferait la terre si,
comme je l’ai dit plus haut, on pouvait la trans-
porter dans les régions extérieures du système solaire.
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ÏXPLICATION Sl'R CE QUI A FAIT CBOIRF. QUE LE SOLEIL n'eST
PAS UN ASTRE DE PREMIÈRE CLASSE.
Ce qui a fait supposer que notre soleil ne doit pas être
un astre de la même catégorie que les grandes étoiles
fixes, c’est parce qu’on a reconnu que le disque du soleil
cesserait d’être aperçu à l’œil nu si on l’observait d’une
distance cent mille fois moins grande que celle qui nous
sépare de la plus rapprochée des étoiles fixes.
On a eu cette opinion en voyant qu’en quel endroit
que se trouve la terre dans le courant d’une année,
qu’elle soit en conjonction ou en opposition par rapport
à une étoile fixe quelconque, ce qui fait une énorme dif-
férence de distance, cette différence de distance n’a au-
cune influence aux regards des hommes, qui pe voient
cette même étoile ni plus grosse, ni plus radieuse.
Par une simple opération géométrique, à l’égard de
l’étoile polaire, on reconnaît les distances incalculables
qui doivent séparer les étoiles du système solaire, ainsi
que les grandeurs extraordinaires que doivent avoir les
disques de ces étoiles.
Que l’on observe l’étoile polaire en mars ou en sep-
tembre (ce qui fait un déplacement à la terre d’environ
70 millions de lieues), on voit toujours cette étoile en ligne
directe avec l’axe de la terré.
Cela prouve que. pour un observateur placé sur ladite
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_ 5-3
étoile polaire, l’élipse que parcourt le globe terrestre
autour du soleil en une année n’occuperait pas dans
l'espace un millimètre d’étendue, quoiqu’ayant un dia-
mètre d’environ 70 millions de lieues.
Cela démontre également que le disque de l’étoile
polaire serait beaucoup trop large pour passer entre le
soleil et la terre, tout comme le disque du globe solaire
serait beaucoup trop gros pour passer entre la terre et la
lune.
Ce que je viens d’expliquer au sujet de la nature des
comètes, ainsi que le rang que doit occuper le soleil
parmi les corps célestes, ne sont que des conjectures
plus ou moins vraisemblables, mais je devais donner ces
explications pour éviter la confusion au sujet des places
respectives que doivent occuper les corps célestes dont
les puissances sont superposées.
Que les comètes fassent partie du système solaire ou
non, elles ne peuvent pas former une nouvelle classe de
corps célestes; elles doivent, ainsi que je l’ai déjà dit,
être rangées parmi les planètes; comme aussi, que le
soleil soit un astre de la même catégorie que les étoiles
fixes, ou qu’il ne soit qu’un astre de deuxième classe, cela
ne change rien à la manière dont agissent les forces des
corps particuliers, ainsi que celles de l’ensemble de la
matière. Seulement, si le soleil pouvait être classé parmi
les étoiles fixes, il n’y aurait de connues que trois puis-
sances superposées, tandis que si (comme toutes les appa-
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rences le font prévoir) le globe solaire ne doit figurer
dans le firmament que comme un astre de deuxième
classe, il y a quatre puissances superposées parmi les
corps célestes connus des hommes. Mais, je le répète, cela
ne change absolument rien à la loi de la gravitation uni-
verselle des corps.
Cette loi est : que tous les corps terrestres et célestes,
grands et petits, possèdent plus ou moins (suivant leur
organisation physique) une puissance centrifuge qui
tend à leur faire occuper le plus de place possible dans
l’espace, et l’ensemble de la matière tend constamment,
par réaction, à diminuer ou comprimer le développement
que tendent à prendre les corps particuliers.
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INDICATION DES POSITIONS Qu’oCCCPENT LES COEPB CÉLESTES
LES UNS PAE EAPPOBT AUX AUTRES.
Les astres étant divisés en quatre classes, et les étoiles
fixes étant considérées comme faisant partie de la pre-
mière, il s’ensuit :
1 “ Que les satellites ou lunes des planètes sont appuyés
sur les forces centrifuges ou expansives de leurs planètes
supérieures.
2“ Que les planètes supérieures, ainsi que tout ce qui
fait partie de leur système (1), sont appuyées sur les
forces centrifuges des soleils.
3“ Que les forces centrifuges des soleils (semblables
à celui qui occupe le centre du système planétaire dont
la terre fait partie) sont appuyées sur les forces centrifuges
des grandes étoiles fixes, qui sont elles-mêmes les véri-
tables soleils.
4“ Et enfin, que les forces centrifuges expansives et
impulsives des grandes étoiles fixes sont appuyées les
unes contre les autres.
Par ces explications, on comprend comment les
grandes étoiles fixes forment la base fondamentale du
grand édifice de la nature, qui, aux regards des hommes.
(1) Ce qui fait partie du système d'une planète, ou de n'importe quel corps
n'Ieste, c'est leur atmosphère, ainsi que leurs satellites, ceux qui en ont.
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n'a ai Ha, ni coinniencenient, et dunt le eeiilrc eat
partout.
De prime abord on trouvera peut-être extraordinaire
que la force centrifuge des grandes étoiles fixes puisse
tenir à d’aussi grandes distances des globes immenses,
tels que le soleil et tout ce qui fait partie de son système. «
mais en pensant à ce qui se passe sur la terre, en réflé-
chissant aux effets de la poudre, de la vapeur, de l’élec-
tricité, etc., etc., on comprendra qu’il n’est pas étonnant
que la force centrifuge d’un corps inflammable ayant un
diamètre de plus de cent millions de lieues (1) soit de
nature à tenir à l’écart des grands corps célestes, quand
on voit qu’un peu d’eau en ébullition, ou l’inflammation
de quelques grains de poudre, suffit pour faire éclater
des corps solides et lancer des projectiles à de grandes
distances par des vitesses extraordinaires, et surtout
quand on considère la vitesse avec laquelle l’électricité
franchit les distances.
Que notre soleil soit arc-bouté contre' des étoiles qui
lui sont supérieures, ou qu’il soit lui-même une étoile
fixe arc-boutée contre des corps célestes de sa même
nature, cela ne change absolument rien au sens de la
gravitation des planètes par rapport au globe solaire.
(t) Il est snalogiquemrnt démontre par la seienre que le disque des
grandes étoiles fîses peut avoir plus de cent millions de lieues de dia-
mètre.
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— 26 -
ni à celui des satellites ou lunes par rapport aux pla-
nètes.
Ainsi donc, sans s’inquiéter du nombre des étoiles
fixes, ni de l’étendue d’espace qu’elles occupent, les
hommes sont persuadés qu’il y en a assez autour du soleil
pour tenir son système arc-bouté de toutes parts, et ils
peuvent se rendre compte comment les corps particuliers
tendent généralement à prendre le plus de développe-
ment possible dans l’espace par leur force centrifuge^ et
aussi comment l’ensemble de la matière, agissant par
réaction, tend constamment à diminuer ou comprimer
le développement que tendent à prendre dans l’espace les
corps particuliers.
Les corps disséminés dans l’espace représentent une
grande réunion dans un lieu quelconque, où chaque
individu tend à se faire le plus de place possible par sa
force centrifuge, et se trouve comprimé par la foule.
Digilizedbv C'oogit
DISSERTATION STR LES MOTVEMENTS DES CENTRES DE GRAVITÉ
AUTOUR DE LEUR SUPÉRIEUR.
I.ÆS centres de gravité circulent autour de leur supé-
rieur comme un seul corps en emportant avec eux tout
ce qui fait partie do leur système, comme, par exemple,
les planètes Saturne, Jupiter, la Terre, etc., etc. Toutes
les planètes qui font partie du système solaire circulent
autour du soleil en emportant avec elles leur satellite,
celles qui en ont.
Dans le cas où, comme il est fort probable, il circulât
autour des étoiles de première classe des quantités de
systèmes semblables au système solaire dont la terre fait
partie, ces grands centres de gravité de deuxième
classe circuleraient autour de leur supérieur en empor-
tant avec eux tout ce qui fait partie de leur système, et
ils effectueraient des révolutions périodiques en plus bu
moins de temps, selon leur distance de l’étoile fixe autour
de laquelle ils graviteraient mutuellement.
Cela expliquerait pourquoi, à certaines époques, on a
vu des étoiles apparaître et disparaître en quelque
temps. Ces étoiles passagères pourraient être des centres
de gravité de deuxième classe semblables à notre soleil,
et qui circuleraient autour de la même étoile fixe.
En étant voisins à notre système solaire, et plus ou
moins éloignés de l’étoile fixe que le soleil, il s’ensuivrait
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- ‘28 —
que ces centres de gravité pourraient être aperçus par
les habitants de la terre lorsqu’ils croiseraient le sys-
tème planétaire en circulant plus ou moins vite que le
soleil autour du centre commun.
Tout cela sont des hypothèses plus ou moins pro-
bables dont on pourra se rendre compte par la suite des
temps ; mais ce qui est bien positif, c’est que les centres
de gravité circulent en masse comme un seul corps
autour de leur supérieur, et que la vitesse de leur mar-
che augmente dans les proportions de leur rapproche-
ment du corps supérieur autour duquel ils gravitent.
Par la même raison que la vitesse de la marche des
centres de gravité augmente dans les proportions de
leur rapprochement du corps supérieur autour duquel
ils gravitent, il s’ensuit naturellement que cette même
vitesse diminue dans les proportions des distances aux-
quelles ces mêmes centres de gravité sont tenus par la
force centrifuge du corps supérieur qui est leur point
d’appui.
Je me suis rendu compte de cela en comparant les
distances des planètes au soleil et les temps qu’elles
emploient pour effectuer leurs révolutions périodiques
autour de cet astre.
Par ces comparaisons j’ai reconnu que le carré des
distances des planètes au soleil occasionne le cube des
temps de leurs révolutions périodiques autour de cet astre.
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En faisant les comparaisons des temps et des distances
sur plusieurs planètes, j’ai trouvé des accords parfaits
entre le carré des distances et le cube des temps ; en
d’autres termes , j’ai reconnu que la racine carrée
extraite de la distance supérieure d’une planète repré-
sente la racine cubique des temps également supérieurs.
Exemple.
La planète Neptune est 36 fois plus éloignée du soleil
que la terre, et elle emploie 216 ans pour faire sa révo-
lution de translation, d’occident en orient, autour du
soleil, ce qui fait 21 6 fois le temps qu’emploie la terre
pour accomplir cette même révolution.
En extrayant la racine carrée de 36 on trouve le
nombre 6, et en extrayant la racine cubique de 21 6 on
trouve également le nombre 6.
En renouvelant cotte même opération sur la planète
Saturne, qui est 1 3 fois plus éloignée du soleil que la
planète Vénus, et emploie 48 fois le temps qu’emploie
Vénus pour faire sa révolution, d’occident en orient,
autour du soleil, on voit qu’en extrayant la racine
carrée de 13 on trouve le nombre 3 et 7/10**, et en
extrayant la racine cubique de 48 on trouve également
le nombre de 3 et 7/1 0".
En faisant cette même opération sur toutes les pla-
nètes qui font partie du système solaire on obtiendrait
absolument ce même résultat, car la planète Jupiter
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— 30 —
emploie 1 1 fois 87 centièmes de fois plus de temps que
la terre pour accomplir sa révolution périodique autour
du soleil, et elle est 5 fois 14 centièmes de fois plus
éloignée du soleil que le globe terrestre.
En extrayant la racine cubique de 1 1 ,87 on trouvera
le nombre 2,27, et en extrayant la racine carrée de 5
et 1 4 on trouve également le nombre de 2,27.
Cette coïncidence qui a lieu sur toutes les planètes qui
font partie du système solaire ne pouvant pas être l’effet
du hasard , clic a nécessairement une cause, et cette
cause vient de ce que, ainsi que je l’ai déjà dit, à mesure
qu’une planète s’éloigne du soleil, la vitesse de sa mar-
che autour de cet astre diminue dans la proportion de
son éloignement.
A l’appui du ralentissement de vitesse d’une planète
qui s’éloigne du soleil, il faut encore faire la part de
ce que le cercle qu’elle parcourt autour de cet astre est
autant de fois plus grand qu’elle en est de fois plus
éloignée. Celte augmentation de grandeur de cercle occa-
sionne une prolongation de parcours et nécessite une
nouvelle prolongation de temps qu’il faut ajouter à
celle occasionnée par le ralentissement de vitesse de la
planète.
Cela explique pourquoi une seule multiplication de
distance d’une planète au soleil suffit pour occasionner
deux multiplications de temps, et cela indique parfaite-
ment la cause pour laquelle le carré des dislances des
S
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— 31 —
planhles au soleil occasionne le cube des temps de leur
révolution périodique autour de cet astre.
Cette découverte peut être de quelque utilité aux
astronomes ; car, en sachant que le carré des distances
des planètes au soleil occasionne le cube des temps de
leur révolution périodique autour de cet astre, on peut
facilement calculer quelle est la distance d’une planète
au soleil lorsqu’on sait seulement le temps qu’elle
emploie pour en faire le tour, comme aussi lorsqu’on
connaît seulement à quelle distance du soleil se trouve
une planète on peut facilement calculer combien il lui
faut de temps pour accomplir une de ses révolutions
périodiques autour de cet astre.
Exemple.
Si, comme je le présume, il existe encore une planète
dans le système solaire, située au delà de la planète
Neptune, et que cette planète, inconnue Jusqu’à ce Jour,
soit, comme Je le crois, à une distance de 2,026,030,500
lieues du soleil, il s’ensuivrait que cette planète supposée
emploierait 454 ans pour accomplir sa révolution pério-
dique autour de cet astre.
Il en serait ainsi^ parce qu’en étant à la distance indi-
quée plus haut, cette planète imaginaire, que J’ai
appelée Janus (1), se trouverait 59 fois plus éloignée du
(1) La planète Janu;( est un eorps céleste dont je soupVonme l’existence
aux confins du système solaire, et je l’ai ainsi nomméo à couse de la posi-
tion qu’elle occuperuil par rapport au soleil.
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1
- 32 —
*
^ soleil que la terre, et elle emploierait 454 fois le temps
qu’il faut au globe terrestre pour accomplir une de ces
révolutions autour du soleil.
Je dis cela parce qu’en extrayant la racine carrée du
nombre 59 on trouve le nombre de 7 7/10", et en
extrayant la racine cubique de 454 on trouve également -
le nombre de 7 et 7/10". '
Je n’oCfre que comme probabilité l’existence d’une
planète située dans le système solaire, et beaucoup plus
éloignée du soleil que la planète Neptune, laquelle pla-
nète n’aurait pas encore été découverte faute d’instru-
ments assez puissants pour cela; et il est dans les choses
possibles que cette planète se découvrira au moment où
l’on s’y attendra le moins.
Je ne suis pas sir do l'existence de celle planète dans le système
solaire, mais ce que je donne pour certain, c'est que, d'après l'organi-
sation des planètes, si , comme je le crois, il y en a encore une plus
éloignée du soleil que la planète Neptune, il ne peut pas y en avoir deux.
Je base ce raisonnement sur des combinaisons que j'ai faites sur la
masse du soleil comparée avec celle de la terre et d'autres planètes fai-
sant partie du système solaire, cl j'ai trouvé par des règles de proportion
que la puissance solaire ne doit s'étendre, en moyenne, qu'à une distance
de 2,026,030,500 lieues, et d'après celle étendue le système solaire ne
peut contenir plus qu'une planète qui soit plus éloignée du soleil que la
planète Neptune.
Je fonde celle opinion sur ce qu'il ne me semble pas naturel qu'il reste
une aussi grande place dans le système solaire sans être occupée par une
planète dont le grand éloignement de la terre l'aurait, jus({u'à ce jour,
rendue invisible aux astronomes faute de posséder des instruments assrr
puissants pour la découvrir.
Digitized by Coogle
- 33 -
Il est permis d’avoir cet espoir en voyant ce qui s'est
passé à l’égard des planètes télescopiques situées entre
les planètes Mars et Jupiter, car, en 1 846, les astronomes
ne connaissaient, entre les planètes Mars et Jupiter, que
quatre astéroïdes, appelés Vesta, Junon, Cérès et Pallas.
En 1847 et en 1848, j’ai successivement publié deux
brochures dont les dépôts des exemplaires voulus ont
été faits et dans certains passages de ces deux opus-
cules je disais qu’entre les planètes Mars et Jupiter il
devait y avoir une multitude de petites planètes téles-
copiques.
MM. Jules Renouard et C“, libraires-éditeurs, de
Paris, ainsi que M. Bachellier, de la même ville, ont
exporté bon nombre d’exemplaires de ces deux brochures
dans différentes parties du monde, et cela les a fait
connaître.
Les astronomes de divers pays ont profité de l’aver-
tissement que j’ai donné : ils ont braqué leurs instru-
meuts d’observation dans la direction du ciel que j’ai
désignée, et, successivement, ils ont découvert une foule
de petits astres situés entre les planètes Mars et Jupiter.
En voyant que mes indications ont contribué à
‘ l’agrandissement des connaissances du ciel , j’ai cru
devoir continuer mes recherches sur l’astronomie, et, à
cet effet, j’ai successivement, de 1848 à 1851, publié
diverses brochures.
Mes affaires commerciales ne me permettant pas de
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— 31 —
me livrer constamment et exclusivement aux études
scientifiques^ je cessai pendant quelque temps mes
recherches sur les positions et les mouvements des corps
célestes.
Néanmoins, ayant toujours conservé en imagination
celte difficulté qu’offre le système d’attraction pour con-
server les distances des corps célestes, et prévoyant que
mes découvertes pouvaient être de quelque utilité, je
pris sur mes moments de loisir le temps nécessaire
pour faire des nouvelles études scientifiques, et, en 1 855,
je fis j)araître une brochure intitulée : Découverte de la
véritable astronomie basée sur la loi commune aux
mouvements des corps.
A la 125' page de cette brochure j’annonçais une
éclipse de soleil qui devait apparaître cinq ans après,
c’est-à-dire en 1860.
D’après ma prédiction, cette éclipse devait être visible
en France, et son milieu devait avoir lieu le 8 juillet 1 860,
à 1 heure 41 minutes 1 6 secondes du soir.
Ainsi qu’on peut encore s’en convaincre par les alma-
nachs de l’année 1860, cette éclipse a eu parfaitement
lieu à l’époque que j’avais indiquée, et cela a encore été
pour moi un objet d’encouragement pour continuer mes
études et en publier les résultats.
En 1867, j’ai publié une autre brochure intitulée:'-
Découverte de l’astronomie positive basée sur la loi com-
mune aux mouvements des corps.
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- 3r. —
Dans celle dernière brochure j’indiquais des moyens
pour prédire plus facilemenl les éclipses qu’on ne l'avail
fait jusqu’alors ; et, pour que l’on comprenne bien les
avantages de ma méthode , je fis, par une opération qui
figure dans cette brochure, la prédiction de trois éclipses
qui auront lieu en 1964.
Afin qu’on n’ait pas aussi longtemps à attendre pour
connaître la justesse de ma méthode, j’annonçais dans
ce même ouvrage deux éclipses pour l’année 1 870.
La première de ces deux éclipses devait être de lune,
et son milieu devait avoir lieu le 12 juillet 1870, à 11
heures 20 minutes 13 secondes du soir; l’autre devait
être de soleil, et son milieu devait avoir lieu le 22
décembre de la meme année, à 1 1 heures 24 minutes
1 3 secondes du matin.
Ces deux éclipses, que j’avais annoncées pour être
visibles en France, sont positivement arrivées aux épo-
ques que j’avais prédites, et les almanachs de l’année
1 870 peuvent encore en fournir la preuve.
Lorsque, en 1 867, je fis paraître cette dernière bro-
chure, j’eus quelques contradicteurs parmi les profes-
seurs qui suivent l’ornière dans laquelle est engagée la
science astronomique, et comme dans cet opuscule il
n’était” question que des choses qui se passent dans le
ciel, il était impossible d’avoir des solutions positives au
sujet de ce qui différait dans nos manières de voir.
Il n’en sera pas de même aujourd’hui à l’égard des
Digillzed by Google
•—30 —
causes des flux et reflux des mers, attendu que ces causes
peuvent matériellement so vérifier à la surface de la
terre; et comme les marées dépendent des corps étrangers
au globe terrestre, les connaissances des véritables
causes des flux et reflux des mers peuvent matérielle-
ment démontrer jusqu’à l’évidence si les corps s’attirent,
comme l’a avancé Newton, ou si, au contraire, ils se
repoussent par leur force centrifuge, comme je le
prétends.
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DÉCOUVERTE
DE LA VÉRITABLE CAUSE
DKS
FLUX & REFLUX
DES MEUS
Basée sur la force centrifage des corps , contradictoirement
an système d’attraction.
DISSERTATION SUR LES PARTICULARITÉS DES Fl.fX ET REFLUX
DES MERS.
Pour faire la déinonstration des véritables causes des
flux et reflux des mers, je m’appuierai sur les faits
reconnus par la science ; je ne changerai absolument que
les causes qu’on a attribuées à ces faits, parce que, jusqu’à
ces jours, les causes des marées n’ont pas été comprises.
Je dis que les véritables causes des flux et reflux des
mers sont restées inconnues jusqu’à ce jour parce que,
pour expliquer ces grands phénomènes de la nature
par l’attraction, on a imaginé une foula de combinaisons
très-ingénieuses, il est vrai, mais toutes plus impossi-
bles les unes que les autres.
I.ies flux et reflux des mers ayant lieu à la surface
de la terre, on peut matériellement en vérifier les causes;
et comme il y a deux sortes de marées qui ont lieu en
3
by Google
I
— 38 -
temps différents, cela prouve que les eaux des mers
obéissent à deux corps étrangers au globe terrestre.
Pour se rendre compte de quels astres dépendent
chaque marée, on a remarqué quels sont ceux qui, par
leurs passages au-dessus des mers, concordent avec le
temps que ces dernières emploient pour s’élever et
s’abaisser des deux côtés de la terre à la fois.
Ces remarques ayant été minutieusement faites, on
a reconnu que l’une des marées, la plus petite, dé-
pend des passages des mers au méridien, parce que
ces petits flux et reflux s’accomplissent deux fois en
24 heures.
On a également observé que les flux et reflux les
mieux prononcés, ceux qui sont beaucoup plus forts
et absoii)ent les autres, dépendent des passages des mers
sous la lune, parce que ces marées s’accomplissent
deux fois en 24 heures 50 mioutes et 28 secondes,
qui est la durée moyenne d’un jour lunaire.
Par ce fait, les marées les mieux prononcées, les
flux et reflux des mers qui absorbent les autres, retar-
dent en moyenne de 50 minutes et 28 secondes par
jour, qui sont le retard moyen de la lune ; et l’inter-
valle entre deux pleines mers consécutives est de 12
heures 25 minutes et 14 secondes. '
Ces coïncidences ont matériellement prouvé que les
élévations et abaissements des mers>d^ndent do leur
passage soit sous le soleil, soit sous la lutie. Main-
Digiiij_c; Cîoogli;
— 39 —
tenant il s’agit de se rendre compte par quelle influence
ces deux derniers astres produisent ces soulèvements
et abaissements des eaux des deux côtés de la terre
i la fois.
Pour bien faire comprendre quelles sont les influences
que peuvent avoir sur les mers soit le soleil, soit
la lune, il contient d’entrer dans quelques détails sur
les particularités qui occasionnent les plus fortes marées.
On a reconnu que, généralement, lorsque la lune est
en quadrature, les marées sont beaucoup moins fortes
que lorsqu’elle est en syzygie ; mais une chose qui
mérite d’être remarquée , c’est que la lune soit en
conjonction (ce qui met le globe lunaire et le soleil
du même côté de la terre ) , ou qu’elle soit en opposition,
ce qui place les deux astres diamétralement oj)posés,
les marées ne sont ni plus, ni moins grandes quand
la lune est nouvelle que lorsqu’elle est au plein.
Les marées sont plus fortes quand la lune est en
syzygie que lorsqu’elle est en quadrature parce que, '
dans le premier cas, les puissances solaires et lunaires
agissent ensemble, et, dans le second, ces puipances
se neutralisent l’une çt l’autre.
Une chose qui est aussi bien dqçae d’attention, c'est
qu’on a r^narqué que les marées des ^stices sont
inégales ; on a observé que si la lune supposée pleine on
nonveüe passe aujourd’hui le plus près possible de
Digiiized by Google
— 40 —
notre zénith, son action sur nos mers, lorequ’elle par-
viendra au méridien, sera aussi la plus puissante qu’il
se pourra ; mais lorsqu’elle aura passé sous l’horizon
et sera arrivée au méridien inférieur, la seconde marée
qu’elle produira alors dans nos ports s’élèvera beau-
coup moins que la première.
On s’est aperçu que la configuration des terrains
fait varier de beaucoup les élévations et abaissements
des eaux, comme aussi les différentes positions qu’occu-
pent les ports de la même branche de mer sont cause
que la haute mer de la même marée arrive plus tôt
dans les uns que dans les autres.
On a observé que la haute mer arrive plus tôt à
Uayonne qu’à La Rochelle, plus tôt à La Rochelle
qu’à Brest, et à Brest plus tôt qu’à Dunkerque. Ces
observations ont démontré que les marées avancent
de l’équateur vers les pôles, et que la cause qui les
produit a son siège entre les tropiques, puisqu’elle
agit d’abord sur les eaux de la zone torride, pour se
communiquer ensuite à celles qui sont dans les zones
tempérées.
Je n’entrerai pas dans des plus grands détails, parce
que les particularités des marées ne sont pas toutes
nécessaires pour indiquer quelles sont les véritables
influences qu’exercent sur les mers soit la lune, soit
le soleil ; seulement , je ferai encore remarquer que
plus une mer a de l’étendue, plus elle est suscep-
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— 41 —
tible d’avoir des flux et reflux , pourvu , toutefois ,
qu’elle se trouve située entre les tropiques.
D’après mon système, une mer qui n’a qu’une petite
étendue ne peut pas avoir de flux et, reflux, parce
qu’elle n’a pas une sphéricité assez prononcée pour
que l’aplanissement de cette sphéricité fasse remonter
ses eaux vers les hords.
Pour qu’une petite mer puisse se ressentir des flux
et reflux, quoique n’ayant pas une étendue sufBsante
pour cela, il faut que ce soit des golfes communiquant
avec les océans, et que ces golfes ne soient pas trop
éloignés de l’équateur.
Comme, par exemple, la mer Rouge, le golfe Per-
sique, etc., etc., ces petites mers doivent se ressentir
des flux et reflux de la mer des Indes.
Il sera facile de se rendre un compte exact de toutes
les particularités des flux et reflux des mers en
s’appuyant sur les véritables causes de ces phénomènes,
lesquelles causes sont tout-à-fait l’opposé de l’attraction.
Avant de démontrer comment le soleil et la lune
aplanissent d’une manière plus ou moins sensible les
sphéricités des mers des deux côtés de la terre à la
fois, il est nécessaire que je donne un aperçu sur la
manière dont les attraelionnaires ont cherché à expli-
quer les causes des marées.
ivigilized by Google
- 42 —
Comme il leur paraissait matériellement impossible
que la puissance attractive d’un corps puisse soulever
lés eaux des deux côtés de la terre à la fois, quand
même l’attraction existerait, les Newtoniens ont ima-
giné qne le centre de la terre étant plus attiré que
les eaux diamétralement opposées, il s’ensuivait que le
rayon des eaux s’élevait des deux côtés de la terre
à la fois.
Cette imagination, ainsi que beaucoup d’autres pour
faire concorder les causes avec les faits, sont très-in-
génieuses et dignos d’hommes doués de rares talents,
mais elles ne peuvent pas prévaloir contre un système
qui con'corde parfaitement avec toutes les particularités
des ilux et reflux des mers sans avoir recours à
aucune puissance inexplicable.
Il n’en est pas ainsi par le système d’attraction,
puisque rien n’indique pourquoi les eaux des océans
ne sont pas plus attirées par le soleil et la lune réunis
du même côté de la terre que lorsque oes deux astres
sont diamétralement opposés l’un à l’autre.
I,es observations ont prouvé que les marées sont
plus grandes aux époques des syzygies de la lune que
lorsqu’elle est en quadrature, mais on n’a constaté
aucune différence entre les grandeurs des marées qui
ont lieu quand la lune est nouvelle et celles qui arri-
vent quand la lune est au plein.
Cependant, ainsi que je l’ai déjà fait observer, dans
Digitized by
— 43 —
le premier cas, le soleil et la lune sont réunis du
même côté de la terre, et, dans le second, ils se trou-
vent diamétralement opposés l’un à l’autre.
I.e gros bon sens devrait suffire pour faire com-
prendre que si les soulèvements des eaux dépendaient' de
l’attraction du soleil et de la lune, ces soulèvements
seraient bien plus considérables quand les deux astres
les attireraient du même c()té de la terre que lorsqu’ils
agiraient chacun d’un côté diamétralement opposé.
Ge fait est déjà bien concluant pour démontrer que
les soulèvements et abaissements alternatiis des eaux
no dépendent nullement de l’attraction, mais il en existe
une foule d’autres bien plus concluants encore et qui
peuvent matériellement se vérifier à la surface de la
terre.
Âva.nt de fournir ces diverses preuves, je vais indi-
quer quelles sont les causes primitives des flux et
reflux des mers, et cela facilitera à comprendre l’erreuf
des Newtoniens.
Mes connaissances ne me permettront pas de dé-
tailler toutes les particularités des marées, mais en’
faisant connaître les bases fondamentales qui occasion-
nent ces phénomènes, les hommes compétents pourront,
en s’appuyant sur ces principes, perfectionner cette
«euvre qui ouvrira des voies nouvelles à la science
et facilitera la navigation.
Dflitized by Google
INDICATIONS DES CAl’BES PRIMITIVES DES FLUX ET REFLUX
DES MERS.
La terre, comme tous les corps celâtes, ayant une
forme sphérique, les mers qui l’entourent, ainsi que l’o-
céan atmosphérique du globe terrestre dans lequel la lune
est plongée, ont cette même figure.
Le système terrestre, composé de la terre et de la lune,
étant constamment poussé vers le soleil par l’ensemble
de la matière, et retenu à distance par la force centrifuge
du soleil, il s’ensuit que l’océan atmosphérique de la
terre se trouve un peu aplani, et que cet aplanissement se
communique à la sphéricité des mers des deux côtés de la
terre à la fois.
Par ce fait, la terre et son atmosphère qui l’enveloppe
se trouvant entre deux pressions, elle représente la coupe
d’un chapeau qu’on appuierait sur une table, la pres-
sant un peu d’une main, et faisant faire un mouvement
de rotation au chapeau avec l’autre main.
•
Par cette expérience, la main représente la pression
de l’ensemble de la matière, qui tend constamment à
pousser la terre sur le soleil, et la table représente la
force centrifuge du soleil qui résiste à cette pression.
Le mouvement de rotation qu’on fait faire au chapeau
représente le mouvement de rotation du globe terrestre,
et, par suite de ce mouvement, la sphéricité des mers se
— 45 —
trouve un peu aplanie des deux côtés de la terre à la fois,
lorsque ces mers passent sous le soleil, et du côté diamé-
tralement opposé, tout comme la coupe du chapeau se
trouve un peu aplanie des deux côtés à la fois par la
main qui la presse et la table qui résiste à cette pression.
Cette expérience indique la cause des petites marées,
de celles qui dépendent des passages des mers sous le
soleil, ainsi que du côté de la terre diamétralement op-
posé.
Ces petits flux et reflux des mers ont lieu deux fois en
24 heures, et ils sont indépendants des marées occa-
sionnées par la pression lunaire, laquelle pression est
beauéoup plus forte que celle du soleil.
La pression lunaire sur la sphéricité des mers, des
deux côtés de la terre à la fuis, a lieu absolument comme
celle du soleil. La terre se trouvant entre deux pressions,
elle représente, comme à l’égard de la pression solaire, la
coupe d’un chapeau qu’on appuierait sur une table, la
pressant d’une main, et faisant faire un mouvement de
rotation au chapeau avec l’autre main; mais avec 1a dif-
férence que, pour représenter la pression lunaire, il
faudrait que la main presse beaucoup plus fort la coupe
du chapeau que pour représenter la pression solaire, et
voici pourquoi :
Le globe lunaire, faisant partie du système terrestre
(par lequel il est emporté dans l’espace autour du soleil),
pèse directement sur la terre qu’il tend à pousser, et lu
Digitized by Google
résistance de l’ensemble de la matière fait que |a sphé-
ricité des mers se trouve aplanie des deux côtés de la
terre à la fois par le poids de la lune.
La pression solaire venant de beaucoup plus loin que
celle de la lune, elle n’agit que sur la sphéricité de l’océan
atmosphérique de la terre, elle a^danit un peu cette sphé-
ricité, et cet aplanissement se communique un peu à la
sphéricité des mers, tandis que le ^obe lunaire, faisant
partie du système terrestre, il se trouve plongé dans l’o-
céan atmosphérique de la terre, il pèse directement sur
la sphéricité des mers, et il aplanit cette sphéricité, des
deux côtés de la terre à la fois, d’une manière bien plus
sensible que la pression du soleil.
On distingue facilement les induences du soleil et
de la lune sur la sphéricité des mers en voyant le temps
qu’emploient les eaux pour s’abaisser et s’élever alterna-
tivement; on voit que les flux et reflux des mers les mieux
prononcés, ceux qui absorbent les autres, s’accomplis-
sent deux fois en 24 heures 50 minutes et 28 secondes,
qui est la durée moyenne d’un jour lunaire, et cela prouve
(pie ces marées dépendent du passage des mers sous la
lune, et du côté de la terre diamétralement opposé.
Par ce fait, on voit que les flux et reflux causés par
l’influence du soleil restent inaperçus et ne servent qu’à
augmenter ou diminuer la grandeur des marées occa-
sionnées par les pressions de la lune.
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— 47 —
DIS8BBX4TI0N SUS LES COUBANTS DES MONTAGNES UQDIDES,
yLT AURAIENT LIEU d’oHIENT EN OCCIDENT SANS INTEKRVP -
TION SI LES MERS n'ÉTAIENT PAS BARRÉES PAR LES CONTI-
• NENT3 d’aFRIQL’E ET d’aMÉRIQUE.
Ayant démontré les principales causes des perturba-
tions des mers, je vais indiquer ce qui fait varier le cou-
rant de ces perturbations, et occasionne des élévations
et abaissements d’eaux beaucoup plus forts dans des pays
que dans d’autres, suivant les positions et configurations
des terrains.
Pour bien faire comprendre les véritables causes des
flux et reflux, ainsi que celles des particularités des
marées, je ferai remarquer que si la terre n’avait pas
des aspérités qui s’élèvent au-dessus du niveau des
mers, si elle n’avait pas des continents par lesquels les
mers sont barrées, si, enfin, le globe terrestre était totale-
ment plongé dans l’océan des eaux, comme il se trouve
au milieu de son océan atmosphérique, les pressions
lunaires et solaires feraient élever les eaux qui se trou-
veraient entre ces pressions, et cela établirait deux ellip-
soïdes qui circuleraient sans interruption d’orient en oc-
cident autour de la terre.
grand axe d’eau formé par la pression solaire ren-
œntrerait et croiserait celui formé par la pression de la
lune, et comme ces deux ellipsoïdes ne rencontreiliicnt
pas des barrages contre lesquels ils se heurtent, il n’y
Digilized by Googlc
aurait pas de ces élévations et abaissements d’eaux qui
sont bien plus considérables vers certains bords que vers
d’autres.
11 n’y aurait, je le répète, que deux axes d’eaux de
différente hauteur, qui circuleraient moins vite l’un que
l’autre, se rencontreraient et se croiseraient alternative-
ment, comme le soleil rencontre et croise la lune par son
déplacement occidental par rapport à la surface des
mers.
Les deux petits mascarets formés par la pression so-
laire feraient le tour de la terre, d’orient en occident, en
24 heures, et ceux dépendants de la pression de la lune
emploieraient pour effectuer cette même révolution 24
heures 50 minutes et 28 secondes, qui est la durée
moyenne d’un jour lunaire.
Malgré les barrages sur les mers, les axes ou monta-
gnes liquides dont je viens de parler circulent tous de
môme d’orient en occident, et parcourent la surface de
la terre pendant les temps que j’ai indiqués ; mais ces
parcours n’ont pas lieu sans interruption, car les mas-
carets formés par les pressions lunaire et solaire rencon-
trent des terrains qui leur barrent le passage, et occa-
sionnent des flux et reflux plus prononcés dans des pays
que dans d’autres, et qui n’ont pas lieu de la même ma-
nière.
il y a des terrains qui ne sont pas assez rapprochés de
la zone torride où circulent les mascarets pour en inter-
— 49 —
rompre et dénaturer la marche occidentale. Parmi ces
terrains il s’en trouve qui ont des golfes dans lesquels les
eaux des grandes mers peuvent être poussées, et ces
golfes ont des flux et reflux prononcés, surtout quand leur
embouchure est dirigée vers l’orient.
Il y a d’autres terrains situés dans la zone torride, où
se trouve le passage des mascarets, mais qui n’ont pas
assez d’étendue en latitude pour leur barrer le passage,
car les uns sont couverts, et les autres sont contournés
t
par ces montagnes liquides pendant leurs passages occi-
dentaux.
Dans l’espace contenu entre le côté occidental de l’Â -
mérique méridionale et le côté oriental de l’Afrique il
n’y a pas de terrains assez rapprochés de l’équateur, ou
qui aient assez d’étendue en latitude, pour entraver et
dénaturer sérieusement ^es marches occidentales des
montagnes liquides formées par les pressions lunaire et
solaire. 11 n’y a absolument sur toute la circonférence de
la terre que les deux continents d’Afrique et d’Améri-
que qui aient assez d’étendue dans la zone torride pour
barrer et dénaturer sérieusement la circulation occi-
dentale des mascarets.
En observant attentivement comment les continents
d’Afrique et d’Amérique entravent les circulations des
montagnes liquides formées par les pressions lunaire et
solaire, on se rend compte des véritables causes des flux
Digitized by Google
— 50 —
et reflux^ ainsi que des particaiarités des marées qui ont
été observées dans les ports d’Earope.
En connaissant comment s’effectuent les flux et reflux
des mers, et quelles sont les véritables causes de ces phé-
nomènes, mes successeurs pourront, en s'appuj’ant sur
mes principes, non-seulement approfondir les causes de
toutes les particularités des marées, mais, de plus, ces
principes leur serviront pour se rendre compte des
causes des divers courants qui ont lieu sur les mers.
Ijorsque les marins connaîtront non-seulement les
divers courants qui ont lieu sur les mers, mais encore
les causes pour lesquelles ces divers courants ont lieu,
il est certain que ces connaissances leur offriront quel-
ques avantages pour se garantir des dangers auxquels
les exposent ces (durants.
EXPLICATION DES CAVSEB POUR LRSQUELLB6 LES PETITES
MERS INTÉRIEURES n'onT PAS DE FLUX ET REFLUX, ET Mi DI -
CATION DE L*INFU:ENCE QUE PEUT AVOIR LA LUNE SUR LA
I
MER ADRIATIQUE.
Avant de démpntrer comment s’effectuent les marées
par suite des barrages des mers, je vais indiquer pour-
quoi les petites mers intérieures, telles que la mer Médi-
terranée, la mer Noire, et autres, n’ont pas de flux et
reflux.
Ces indications aideront à faire comprendre les vérita-
bles causes des marées, car on reconnaîtra qu’à l’égard
de la mer Méditerranée surtout, il est matériellement im-
possible d’expliquer par l’attraction pourquoi cette der-
nière mer n’a pas de flux et reflux.
Je dis à l’égard de la mer Méditerranée surtout, parce
que cette mer est assez rapprochée d’un tropique pour
que ses eaux se ressentent de l’attraction de la lune (si
cette puissance existait), surtout quand le globe lunaire
se trouve dans ses plus grandes latitudes, ce qui le porte
parfois à plus de 28 degrés et demi de l’équateur.
Dans le courant de l’année 1876, le nœud ascendant
de la lune concourra avec l’équinoxe du printemps, et il,
s’ensuivra qu’aux époques de ses plus grandes latitudes
la lune s’écartera de plus de 28 degrés et demi de l’é-
quateur, ce qui la rapprochera de beaucoup du ÿénith de
Digitized by Coogle
- 5'2 —
la mer Méditerranée, car dans beaucoup d’endroits elle
n’en sera qu’à deux degrés de latitude.
Tl est certain qu’en 1876 les eaux de la mer Méditer-
ranée ne seront pas plus attirées par la lune que dans le
courant des autres années, et cela par une raison bien
naturelle: c’est que, dans aucun temps ni dans aucun cas,
la inné n’attire jamais les eaux de n’importe quelle mer.
Les autres petites mers intérieures, telles que la mer
Noire et la mer Caspienne, n’ont pas de flux et reflux,
parce qu’elles n’ont pas assez d’étendue, et, aussi, parce
qu’elles sont trop éloignées de l’équateur pour que les
pressions lunaire et solaire puissent les atteindre.
Je crois que la mer Méditerranée se ressentirait un
peu de la pression lunaire, et que scs eaux auraient des
petits flux et reflux, si cette dernière mer n’avait pas
d'issue, à son occident, par le détroit de Gibraltar, ainsi
que des communications dans la mer Noire.
Ce qui me donne cette opinion, c’est d’avoir entendu
dire qu’à certaines époques la mer Adriatique a des pe-
tites marées vers Venise.
Ces petits flux et reflux viendraient de ce qu’une fois
la pression lunaire engagée sur l’embouchure de la mer
Adriatique, cette pression, en portant sur les deux bords
de cette dernière mer, refoulerait les eaux vers l’occident,
où il n’y a pas d’issue, et lorsque la lune aurait contre-
pas’sé le golfe, les eaux se retireraient, n’étant plus sous
l’influence de ladite pression.
Digilir 'd by Google
— 53 —
$i, comme il me l’a été dit par des gens qui ont ha-
bité Venise, la mer Adriatique a parfois des petits flua et
reflux, ces petites marées doivent avoir lieu de préfé-
rence lorsque la lune est dans ses plus grandes latitudes
possibles, comme par exemple dans le courant de l’année
1876, où les écarts en latitude du globe lunaire s’éten-
dront jusqu’à 28 degrés et demi de l’équateur.
On pourra facilement se rendre compte si la mer
Adriatique a parfois des petites marées ou non en pro-
fitant des époques où, par ses grands écarts en latitude,
la lune ne se trouve qu’à deux degrés du zénith de la
mer Méditerranée, pendant une grande partie de son
parcours longitudinal contre cette dernière mer, comme
par exemple quand le globe lunaire croise le méridien
d’Alexandrie et autres.
Pour faciliter cette vérification, je donne ci-joint les
époques auxquelles le globe lunaire se trouvera dans ses
plus grandes latitudes septentrionales dans le courant
^ de l’année 1876, et ces époques sont prises au méridien
de Paris.
Le22juin,à 1 heure, 57 minutes, 44 secondes du matin.
Le 19 juillet, à 9 heures, 40 m., 48 seconde du matin.
Le 15 août, à 5 heures, 23 m., 52 secondes du soir.
Le 12 septembre, à 1 heure, 6 m., 56 sec. du matin.
Le 9 octobre, à 8 heures, 50 m. du matin.
Le 5 novembre, à 4 heures, 33 m., 4 secondes du soir.
Le 3 décembre, à 0 heure, 1 6 m., 8 secondes du matin.
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— 54 —
Le 30 décembre, à 7 heures, 59 m., 12 sec. du malin.
Avec CCS connaissances on pourm non-seulement vé-
rifier si la mer Adriatique a parfois des petits flux et
reflux, mais de plus on pourra se rendre compte du peu
d’influence qu’exerce la lune sur la mer Méditerranée
lorsqu’elle parcourt le littoral do celte dernière mer à
une distance en latitude de deux degrés seulement.
J’espère qu’on reconnaîtra que ce ne serait pas émettre
une opinion trop hasardée en soutenant que si la lune
possédait la dixième partie seulement de la puissance at-
tractive que les Newtoniens lui ont supposée soit sur les
eaux des océans, soit sur le centre de la terre (pour ex-
pliquer les flux et reflux des mers des deux côtés de
la terre à la fois), on reconnaîtra facilement, dis-je, que
la dixième partie de celte puissance attractive attribuée
à la lune serait beaucoup plus que suffisante pour soule-
ver toutes les eaux de la mer Méditerranée et les faire
circuler dans les terres d’Afrique.
On sera bien convaincu que ce fait aurait lieu, surtout
en réfléchissant que pour parcourir longitudinalement .
le littoral de la mer Méditerranée, le globe lunaire em-
ploie 2 heures, 45 minutes et 20 secondes, et que ce
serait beaucoup plus que suffisant pour que le bassin
méditerranéen soit mis à sec par la lune.
Ceci devant être bien compris, je vais maintenant in-
diquer ce qui se passera sur les eaux de la mer Méditer-
ranée pendant un des parcours du globe lunaire près du
zénith de cette dernière mer. ,
Digilized by Google
Le 22 juin 1876, à 10 heures (lu matin, au méridien
de Paris (1 ), la lune se trouvera à la même longitude que
Jérusalem, située au bord oriental de la mer Méditer-
ranée, et à deux degrés seulement de latitude méri-
dionale, ce qui correspond au zénith du bord septen-
trional de la mer Rouge.
A partir de ce moment, le globe lunaire parcourra
longitudinalement le littoral de la mer Méditerranée pen-
dant 2 heures, 45 minutes et 20 secondes, et il s’en-
suivra qu’à midi, 45 minutes et 20 secondes, le 22 juin
1876, la lune se trouvera au zénith du méridien qui
passe sur le détroit de Gibraltar.
Pendant ce temps de 2 heures, 45 minutes et 20 se-
condes, la mer Méditerranée n’éprouvera aucune per-
turbation' sensible par la pression lunaire, parce que
laditemer Méditerranée n’a pas assez d’étendue en lati-
tude pour que'ladite pression de la lune pénètre profon-
dément dans scs eaux, comme elle pénètre dans les eaux
des océans.
Dans ces circonstances, la mer Méditerranée imite un
bassin plein d’eau cinq fois plus long que large, sur lequel
on appuierait un objet beaucoup plus gros que la lar-
geur de ce bassin, et qu’en même temps on pousserait
(I) Pour éviter les rodilcs, je préviens que, ehaqiie fois que je parlerai
de l'heure ou des longitudes, ce sera toujours u partir du méridien de
Paris.
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— 56 —
toogitudinaleinent l’objet appuyé dans le même sens
que la lune drcule au-dessus de la ruer Méditerranée.
Pour bien imiter la flexibilité de la pression atmos-
phérique sur les eaux pendant le passage de la lune au-
dessus de la mer Méditerranée, je supposerai que l’objet
appuyé sur le bassin soit un globe flexible comme un
ballon gonflé, ayant un diamètre de dix mètres, et que le
bassin qui représenterait la mer Méditerranée n’ait que
5 mètres de largeur sur 40 de longueur.
J’admettrai aussi que le globe porterait davantage sur
un bord du bassin que sur l’autre, tout comme la pres-
sion lunaire portera davantage sur le terrain d’Afrique
que sur celui de la Turquie, le 22 juin 1876.
Par cette expérience on voit que l’eau qui serait dans
le bassin serait peu ou pas du tout agitée pendant le pas-
sage du globe flexible, tout comme les eaux de la mer
Méditerranée seront peu ou pas du tout agitées pendant
le passage de la lune au-dessus de cette dernière mer.
Dans le cas où les eaux de la mer Méditerranée se
ressentiraient un peu de la pression lunaire, ces pertur-
bations ne pourraiml s’apercevoir que sur la mer Adria-
tique, qui forme un golfe dans la mer Méditerranée, le-
quel golfe n’a pas d’issue à l’occident.
Voici comment s’effectuerait le petit flux et reflux qui
aurait lieu dans la mer Adriatique le 22 juin 1 876, dans
le cas où, à cette dernière époque, la pression lunaire s’é-
Digitized by Googic
— 57 -
tendrait assez vers le nord pour couvrir entièrement
en latitude la mer Méditerranée.
On a vu (page 55) que, le 22 Juin 1876, à dix heures
du matin, la lune se trouvera au -dessus, du côté oriental,
de la mer Méditerranée. Une heure, 10 minutes et 16 ser
condes plus tard, ce qui portera à 1 1 heures, 1 0 minutes
et 1 6 secondes du matin, le globe lunaire se trouvera à
la même longitude de l’embouchure orientale de la mer
Adriatique, vers le talon de la botte formée par le
royaume d’Italie.
Dans cette circonstance, si, ainsi que je l’ai déjà dit,
la pression lunaire s’étend suiTisamment vers le nord
pour couvrir entièrement en latitude la mer Méditerranée,
les eaux de cette dernière mer seront un peu refoulées vers
le golfe de Venise, qui n’a pas d’issue vers l’occident, et
cela occasionnera un petit flux qui aura lieu de 1 0 heures
à 11 heures, 50 minutes du matin, le 22 juin 1876. En-
suite, lorsque la lune aura dépassé le golfe de Venise et
que sa pression cessera de se faire sentir sur la mer
Adriatique, les eaux de cette dernière mer se retireront
et il y' aura un petit reflux qui s’offectura dans l’après-
midi du 22 juin 1876.
On pourra renouveler cette vériOcation aux époques in-
diquées (page 53), époques auxquelles la lune se trou-^
vera dans ses plus grandes latitudes septentrionales.
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- 58 —
DISSERTATION SUR LES DIFFÉRENTES NATURES DES MARÉES.
Les flux et reflux des mers qui baignent les ports
d’Europe n’ont pas lieu de la même manière que ceux
des golfes qui communiquent avec le Grand Océan et la
mer des Indes, tels que le golfe de Californie, le golfe
d’Arabie, etc., etc.
Cette différence vient de ce que les golfes qui bordent le
Grand Océan et la mer des Indes se trouvent directement
sur les passages des mascarets ou montagnes liquides
formés par les pressions lunaires, tandis que les ports
d’Europe se trouvent sitùés de l’autre côté du continent
d’Afrique ; ils font face à l’occident.
Par ce fait, les eaux des mascarets ou montagnes li-
quides ne peuvent arriver vers les ports européens qu’a-
près avoir contourné le continent d’Afrique, contre lequel
ils se heurtent après s’être heurtés de nouveau contre le
continent d’Amérique, et être ensuite retournés du côté
oriental de l’Océan Atlantique, où se trouvent les ports
d’Europe.
Cela est cause qu’après la haute mer dans les golfes
Persique et d’Arabie les marées restent beaucoup plus de
temps pour arriver vers les ports d’Europe qu’elles ne
devraient rester d’après le peu de distance en longitude
occidentale qui sépare lesdits ports d’Europe d’avec les
Digitized by Google
— 59 —
golfes l’ersique et d’Arabie ; et voici comment cela se
fait :
Après avoir contourné le continent d’Afrique et être
entrés dans l’Océan Atlantique, les mascarets ou monta-
gnes liquides, formés parles pressions lunaires, rencon-
trent de nouveau le. continent d’Amérique, qui divise
leurs eaux en deux parties, dont l’une circule vers le
midi en contournant l’Amérique méridionale, et l’autre
vers le golfe du Mexique, situé entre les deux Amé-
riques.
Les eaux qui sont poussées dans le golfe du Mexique
ne trouvant pas d’issue pour continuer leur marche oc-
cidentale, elles font le tour dudit golfe, et elles retour-
nent ensuite vers les ports d’Europe, en circulant d’oc-
cident en orient, le long do l’Amérique septentrionale,
où il doit exister un courant bien prononcé.
Les positions qu’occupent les ports européens, du
côté oriental de l’Océan Atlantique, est encore cause que
la haute mer ou le flux tarde davantage d’avoir lieu dans
des ports d’Europe que dans d’autres; mais ces causes de
retard étant constantes, leur effet l’est aussi; le retard
éprouvé dans chaque port d’Europe sur le passage de la
lune au méridien do ces ports est toujours le même dana
un môme lieu ; et c’est ce qu’on appelle Y établissement
des ports. >
Ix» marées des mers qui baignent les ports d’Europe
se distinguent encore par une marche ù triple sens, du
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— 60 —
midi au nord, de l’est à l’ouest, et de l’ouest à l’est.
La haute mer arrive plus tôt à Bayonne qu’à La Ro-
chelle, plus tôt à La Rochelle qu’à Brest, et plus tôt à
Brest qu’à Dunkerque ; mais elle arrive également beau-
coup plus tôt à Brest qu’à Saint-Malo, et plus tôt à Saint-
Malo qu’à Dieppe.
Les différences des temps qui existent dans l’arriva^
des marées entre ces trois derniers ports sont trop con-
sidérables, d’après leur peu de distance les uns des au-
tres, {)our qu’à l’appui des conCgurations des terrains
il n’y ait pas une autre cause provenant de la marche des
marées; et voici quelle doit être cette cause :
Pendant que les eaux sont resserrées entre les deux
Amériques, en sortant du golfe du Mexique, le courant
qui a lieu d’occident en orient, en longeant l’Amérique
septentrionale, ce courant, ainsi que je l’ai déjà dit, doit
être très-fort, mais il se ralentit lorsque les eaux ont dé-
passé l’île de Terre-Neuve, et qu’elles se répandent au
nord de l’Océan Atlantique.
Malgré ce ralentissement, les eaux ne continuent pas
taoins à avancer d’occident en orient, en se dirigeant
vers les ports d’Europe, itiàis dles avancent très-lente-
ment de l’ouest à l’est quand elles atteignent le côté
«riental de l’Océan Atlantique, où se trouvent les ports
européens.
Gela doit dépendre de ce que l’impulsion que ces eaux
ont reçue pour être lancées en même temps du midi au
— 61 —
Dcrrd et de l’ouest à l’œt de l’Océan Atlantique, cette im-
pulsion doit toucher à sa fin quand ces eaux arrivent
vers les ports d’Europe.
Je dis que celte impulsion doit toucher à sa fin parce
que, dans cette circonstance, les eaux qui ont été poussées
d’occident en orient se trouvent à 90 degrés de longitude
est de la pression lunaire qui se trouve dans le golfe dn
Mexique, et cesse d’ngir sur les eaux qui se trouvent en
sens opposé à sa marche occidentale.
Quoi qu’il en soit de celte conjecture qui paraît très-
probable, j’ affirme que dans les ports européens les
hautes et basses mers ne s’effectuent pas de la même
manière que les marées qui ont lieu dans les mers qui
communiquent avec le grand Océan et la merdes Indes,
et il serait impossible d’expliquer ces différences par
l’attraction.
Car, en effet, comment pourrait-on par l’attraction
de la lune sur les mers expliquer une impulsion à triple
sens, allant d’orient en occident, du midi au nord et
d’occident en orient?
On conviendra, je l’espère, que si l’attraction n’était
pas déjà reconnue tout-à-fait impossible, ce seul fait
serait plus que sulfisant pour prouver qu’elle n’a jamais
existé.
Pour bien faire comprendre et toucher du doigt, à la
surface de la terre, comment ont lieu les marées et
quelles sont les véritables causes de ces phénomènes.
f
Digilized by Google
— 62 —
je vais annonce!’ les époques postérieures auxquelles les
flux ou hautes mers arriveront dans telles ou telles autres
mers, en indiquant matériellement sur la terre les pays
qui seront croisés, à époques fixes, parles influences qui
occasionnent lesdits flux ou liautes mers.
Par ces diverses indications on verra les dilTérences
qui existent entre l’arrivage de la haute mer vers le
côté occidental de l’Océan Atlantique septentrional, où
se trouvent les ports d’Europe, et celui des flux qui ont
lieu dans les mers qui communiquent avec le grand
Océan Pacifique et la mer des Indes.
Digitized
le
— 63 —
CLASSificA'noN DES rosiTioxs qu’occuperont sur la terre,
A UN MOMENT DONNÉ, LES DEUX PRESSIONS LUNAIRES,
AINSI QUE LES DEUX MASCARETS OU MONTAGNES LIQUIDES
FORMÉS PAR LESDITES PRESSIONS,
Pour avoir des mascarets ou montagnes liquides
prononcés, je choisis une époque à laquelle le soleil et
la lune seront à la même longitude ét très-rapprochés
de l’équateur, parce que, dans ces circonstances, les pres-
sions lunaires et solaires réunies se font mieux sentir
sur la sphéricité des mers que lorsque la lune agit
séparément, et qu’elle se trouve en latitude.
Le 1 4 septembre prochain de 1 871 , le soleil et la
lune se trouveront tous deux très-rapprochés de l’équa-
teur^ car ni l’un ni l’autre n’en seront pas éloignés de
deux degrés seulement ; et comme le 14 septembre pro-
chain la lune sera en conjonction envers le soleil, les
pressions des deux astres seront réunies, elles se feront
bien sentir sur la s|)héricité des mers, et les deux mas-
carets ou montagnes liquides qu’elles feront surgir
seront d’une élévation prononcée.
Ainsi donc, le 14 septembre prochain de 1871, à
2 heures, 20 minutes du soir, la lune croisera le méridien
qui passe sur le côté oriental de l’Amérique méridionale,
à 37 degrés de longitude ouest.
Dans ce meme moment, la pression lunaire située du
côté de la terre diamétralement opposé à la lune, cor-
»
Digitized by Google
— 64 -
respondra avec le méridien qui passe sur l’Àustralie et
la Nouvelle-Guinée, à 1 43 degrés de longitude est.
Dans cette circonstance, et toujours pendant ce même
moment, les deux mascarets formés par les pressions
lunaires se trouveront également diamétralement oppo-
sés l’un à l’autre : celui qui précède la lune dans son
déplacement occidental par rapport à la snrface des mers
se trouvera sous le méridien qui passe àSaiat-Francisco,
à 1 27 degrés de longitude ouest ; et celui qui précède
le déplacement occidental de la pression lunaire, diamé-
tralement opposé à la lune, correspondra avec le méri-
dien qui passe sur l’embouchure du golfe Persique, à
53 degrés de longitude est.
Ces quatre points étant établis, je ferai remarquer que
le déplacement occidental de la lune, ainsi que celui de la
prfcssion lunaire diamétralement opposé, je ferai remar-
quer, dis-je, que ce déplacement occidental, par rapport
à la surface des mers, s’effectue par une vitesse moyenne
de 1 4 degrés, 49 centièmes de degrés par heure.
Je ferai également observer que les deux mascarets
interposés entre les deux pressions lunaires se déplacent
aussi d’orient en occident par la même vitesse de celle
citée plus haut, et que les sommets de ces deux monta-
gnes liquides conserveraient toujours leur même distance
des pressions si leur marche -occidentale n’était pas
entravée et dénaturée par les continents d’Afrique et
d’Amérique.
Digitized by Google
— 65 —
Je ferai remarquer aussi que, malgré que la marche
occidentale des mascarets soit entravée et dénaturée
pendant leur passage sur les continents d’Afrique et
d’Amérique,entre lesquels se trouve l’Océan Atlantique,
je ferai remarquer, dis-je, que les sommets de ces mon-
tagnes liquides reprennent leur distance entre les deux
pressions lorsqu’ils ont franchi les obstacles dont il
vient d’être parlé.
Les mascarets ou montagnes liquides qui occupent
les distances qui existent entre les deux pressions
lunaires, ces mascarets, dis-je, parcourent sans inter-
ruptions sérieuses le Grand Océan et la Mer des Indes
depuis le côté occidental de l’Amérique jusqu’au côté
oriental d’Afrique, contre lequel ils se heurtent alter-
nativement.
Les positions qu’occuperont les deux pressions lunai-
res, ainsi que les deux mascarets, le 1 4 septembre pro-
chain, à 2 heures, 20 minutes du soir, étant connues,
ainsi que la vitesse de leurs mouvements, je vais indi-
quer quels seront les déplacements de ces mascarets à
partir de ladite époque, 14 septembre prochain, à 2
heures, 20 minutes du soir.
Pour éviter la confusion, j’expliquerai ces déplace-
ment séparément, en commençant par celui du mascaret
ou montagne liquide qui précède le déplacement occi-
dental de la lune par rapport à la surface des mers.
Digillzed by Google
INDICATION DES DÉPLACEMENTS GU’eFFECTUERONT LES DEUX
MASCAHETS OU MONTAGNES LIQUIDES A PARTIR DU 14 SEP-
TEMBRE PROCHAIN 1871 , A 2 HEURES ET 20 MINUTES DU SOIR.
Ainsi que je l’ai indiqué (page G5), le mascaret qui
précède le déplacement occidental delà lune se trouvera,
le 1 4 septembre procliain, à 2 heures, 20 minutes du
soir, vers le méridien qui passe à Saint-Francisco, à
i 27 degrés de longitude ouest.
À partir de ce moment, cette montagne liquide par-
courra d’orient en occident le grand Océan Pacifique
en 5 heures, 44 minutes, et elle arrivera vers l’Australie
et la Nouvelle-Guinée à 8 heures, 4 minutes du soir.
Elle croisera ensuite toutes les îles situées entre l’Aus-
tralie et l’Asie en 3 heures, 38 minutes, et elle arrivera
vers le méridien qui passe sur le golfe de Siam et l’île
Sumatra à 11 heures, 42 minutes du soir.
A partir de 1 1 heures, 42 minutes du soir, cette mon-
tagne liquide parcourra la mer des Indes en 3 heures,
3 minutes, 14 secondes, et le 15 septembre, à 2 heures,
45 minutes, 1 4 secondes du matin, ce mascaret arrivera
vers le méridien qui passe sur l’embouchure du golfe
Persique, à 53 degrés de longitude est.
Par ce fait il s’ensuivra qu’il y aura haute mer aux
memes instants et dans tous les endroits où se trouvera
le sommet de cette itiontagne liquide i>endantce parcours
qui contient la moitié de la circonférence de la terre, et
Digitized by C
-ai —
11 -s’ensuivra également qu’aprùs avoir efTectué ce dépla-
cement longitudinal en 12 heures, 25 minutes et 14 se-
condes, le mascaret qui précède le déplacement occiden-
tal de la lune sera venu occuper la place qu’occupait,
1 2 heures, 25 minutes, 1 4 secondes avant, le sommet
de la montagne liquide diamétralement opposé, et qui
précède le déplacement de la pression lunaire opposée à
la lune.
Pendant que le mascaret qui précède le déplacement
occidental de la lune parcourra longitudinalement, ainsi
que je viens de l’expliquer, le grand Océan Pacifique
et la Mer des Indes, l’autre mascaret diamétralement
opposé parcourra aussi l’autre moitié de la circonférence
du globe terrestre en 12 heures, 25 minutes et 14 se-
condes ; mais pendant le parcours de cette dernière demi-
circonférence de la terre, la haute mer n’aura pas lieu
pendant tout le parcours aux endroits où se trouvera le
sommet de la montagne liquide, à 90 degrés de distance
de la lune.
11 en sera ainsi parce que la marche occidentale du
mascaret qui parcourra cette dernière demi-circonférence
du globe terrestre sera eutravée et dénaturée pendant
son passage sur les continents d’Afrique et d’Amérique,
entre lesquels se trouve l’Océan Atlantique; et voici
comment s’effectuera cette marche.
Ainsi que je l’ai indiqué (page 65), le mascaret qui
précède le déplacement occidental de la pression lunaire
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— 68 —
diamétralement opposée à la lune se tronvera, le 1 4 sep-
tembre prochain, à 2 heures, 20 minutes du soir, vers le
méridien qui passe sur. l’embouchure du golfe Persique,
à 53 degrés de longitude est.
A partir de ce moment, une partie des eaux de cette
montagne liquide pénétrera dans les golfes Persique et
d’Arabie, et, faute d’issue vers l’occident, la majeure
partie de ces eaux contournera le continent d’Afrique
en circulant par le canal de Mozambique, situé entre
l’Afrique et l’ile Madagascar.
Après s’être heurtées et avoir contourné le continent
d’Afrique, ces eaux circuleront dans l’Océan Atlantique,
où elles rencontreront, de nouveau, l’Amérique, qui les
divisera en deux parties, le 14 septembre prochain, à
7 heures, 43 minutes du soir.
Une partie des eaux de ce mascaret circulera vers le
midi en longeant l’Amérique méridionale, et l’autre
partie circulera vers le golfe du Mexique, situé entre les
>deux Amériques. '
Les eaux qui seront poussées dans le golfe du Mexique
en longeant le côté nord de l’Amérique méridionale ne
trouveront pas d’issue pour continuer leur marche occi-
dentale; Mies feront le tour dudit golfe du Mexique et elles
retourneront ensuite vers les ports d’Europe en circulant
d’occident en orient.
Le retour de ces eaux de l’ouest à l’est s’effectuera
rapidement en sortant du golfe du Mexique et en cir-
— 69 —
culanl le long de l’Amérique septentrionale ; mais lors-
qu’elles auront dépassé l’île de Terre-Neuve elles ralen-
tiront leur marche orientale en s’étendant vers le nord
et en continuant de s’approcher des. ports européens.
Ainsi que je viens de le démontrer, les eaux serpentent
dans l’Océan Atlantique en circulant alternativement, de
l’est à l’ouest et de l’ouest à l’est, ves les ports d’Europe,
et la marche orientale de ces eaux se ralentit beaucoup
lorsqu’elles approchent du côté oriental de l’Océan Atlan-
tique, où se trouvent les ports européens.
J’ai fait connaître mon opinion (pages 60 et 61) an
sujet de cette particularité, mais quelle qu’en soit la cause,
il est certain que les eaux avancent bien lentement
d'occident en orient lorsqu’elles arrivent vers les ports
d’Europe, et on est bien convaincu de cela en voyant
les temps énormes que la même marée emploie pour aller
du port de Brest à celui de Saint-Malo et du port de
Saint-Malo à celui de Dieppe.
Voici les époques auxquelles auront lieu les hautes
mers dans les trois ports cités plus haut , pendant le
passage du mascaret qui aura contourné l’Afrique et
sera entré dans l’Océan Atlantique dans l’après-midi du
14 septembre prochain.
Dans le port de Brest, la haute mer aura lieu le 1 5
septembre, à 3 heures, 42 minutes du matin ; dans celui
de Saint-Malo, le même jour, à 5 heures, 50 minutes
5
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— 70 —
également' du matin ; et dans le port de Dieppe, qui
n’est pas beaucoup plus à l’orient que les deux autres,
la haute mer y arrivera aussi le 1 5 septembre, mais à
^0 heures et 20 minutes du matin.
Pendant que les eaux serpenteront dans l’Océan
Atlantique^ en allant d’orient en occident, et ensuite
d’occident en orient, vers les ports d’Europe , pour
n’arriver dans celui de Dieppe que le 1 5 septembre, à
10 heures, 20 minutes du matin, le mascaret qui pré-
cède le déplacement occidental de la pression lunaire
diamétralement opposé à la lune, et qui se sera heurté
contre le continent d’Afrique, le 14 septembre, à 2
heures, 20 minutes du soir, ce mascaret, dis-je, repren-
dra sa position respective après avoir franchi les obsta-
cles qui entravaient sa marche occidentale. 11 circulera
dans le Grand Océan et il s’ensuivra que. le 1 5 sep-
tembre, à 2 heures, 1 minute et 1 4 secondes du matin,
le sommet de cette montagne liquide croisera le méridien
qui passe sur le côté occidental du golfe de Californie,
et à cet instant ce dernier golfe aura la haute mer.
44 minutes après, c’est-à-dire le 1 5 septembre, à 2
heures, 45 minutes, 1 4 secondes du matin, ce même
mascaret qui précède le déplacement de la pression
lunaire opposée à la lune, se trouvera vers le méridien
qui passe à Saint-Francisco, à 127 degrés de longitude
ouest, et il occupera la place qu’occupait le mascaret
opposé, 12 heures, 25 miuules, 14 secondes avant.
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Par les divers faits que je viens de citer il résultera
que, le 15 septembre prochain, à 2 heures, 45 minutes,
14 secondes du matin, les sommets des deux montagnes
liquides opposées l’une à l’autre auront réciproque-
ment pris les places l’un de l’autre, après avoir parcouru
chacun la moitié de la circonférence de la terre en 1 2
heures, 25 minutes et 14 secondes, qui compose la
durée moyenne de la moitié d’un jour lunaire.
En renouvelant la même opération pendant le même
temps, il s’ensuivra que les deux mascarets opposés
l’un à l’autre achèveront leur parcours sur toute la
circonférence de la terre; et le 1 5 septembre prochain, à
3 heures, 10 minutes et 28 secondes du soir, ils se
retrouveront tous les deux où ils seront au moment de
leur point de départ, le 1 4 septembre prochain, à 2
heures, 20 minutes du soir.
Dans la seconde moitié du jour lunaire, le mascaret
qui précède le déplacement occidental de la lune par-
courra la demi-circonférence de la terre dans laquelle
se trouvent les deux continents d’Afrique et d’Amérique,
et celui qui précède le déplacement de la pression lunaire,
diamétralement opposée à la lune , parcourra la demi-
circonférence terrestre opposée, où se trouvent le Grand
Océan et la Mer des Indes. ,
Ainsi de suite, toutes les 12 heures, 25 minutes et 14
secondes, les deux mascarets interposés entre les deux
pressions lunaires se croisent mutuellement et prennent
réciproqueaieot lu place l'un de l’autre dans les mers
libres, où leur marche occidentale n’est pas entravée
par les continents d’Afrique et d’Amérique.
Si on doute de la véracité de ce que j’avance au sujet
de la marche des mascarets ou montagnes liquides qui
occasionnent les flux ou hautes mers, on pourra facile-
ment et matériellement s’en rendre compte à la surface
de la terre.
Pour cela, il suffira d’ohserver les époques auxquelles
auront lieu les hautes mers pendant le parcours d’un
seul mascaret autour du globe terrestre pendant la durée
d’un jour lunaire, et par ce moyen on évitera la confu-
sion que pourrait occasionner le mascaret diamétrale-
ment opposé.
Pour faciliter et engager à faire ces observations, je
vais indiquer sommairement les c[)oques et les pays où
il y aura haute mer d’un côté de la terre seulement
pendant le déplacement occidental de la lune, à partir
du 14 septembre prochain, à 2 heures, 20 minutes du
soir, jusqu’au lendemain 15 septembre, à 3 heures,
1 0 minutes et 28 secondes, également du soir.
On verra que, pendant ce laps de temps de 24 heures.
50 minutes et 28 secondes (qui compose la durée d’un
jour lunaire), la lune aura, par son déplacement occi-
dental, parcouru toute la circonférence de la terre, et les
eaux de la montagne liquide, qui précède le globe lunaire
Di . iSI by ■l'n
daos ce dernier déplaccmeat, n'auront pas encore
atteint le côté oriental de l’Océan Atlantique, où se trou-
vent les ports d’F.urope.
— U —
INDICATION DU PARCOUKS OCCIDENTAl, d'uN SEUL MASCARET
PENDANT 24 HEURES, 50 MINUTES ET 28 SECONDES, QUI EST
LA DURÉE MOYENNE d’un JOUR LUNAIRE.
Ainsi que je l’ai indiqué (pages 63 et 64), le 1 4 septembre
prochain, à 2 heures, 20 minutes du soir^ la lune se
trouvera vers le méridien qui passe sur le côté oriental
de l’Amérique méridionale, à 37 degrés de longitude
ouest.
Au même instant, le mascaret qui précède le dépla-
cement occidental du globe lunaire se trouvera vers le
méridien qui passe à Saint-Francisco, à 1 27 degrés de
longitude ouest. A partir de ce moment, le sommet de
cette montagne liquide parcourra occidentalement, et
sans interruption, je grand Océan et la Mer des Indes,
et il y aura haute mer dans tous les endroits où se
trouvera ce mascaret pendant le parcours, et au
moment même.
D’après leur position respective dans , le grand
Océan et la Mer des Indes', il y aura haute mer vers
l’Australie et la Nouvelle-Guinée, le 14 septembre, à
8 heures, 4 minutes du soir ; dans le golfe de Siam et
vers l’île Sumatra, le même jour, à 1 1 heures, 42 minutes,
également du soir ; dans le golfe Persique, le 1 5 sep-
tembre, à 3 heures, 23 minutes, 14 secondes du matin,
et dans le golfe d’Arabie, le même jour, à 4 heures, 22
minutes, également du matin.
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» — 75 —
A partir du 1 5 septembre, à 3 heures, 40 minute^ du
inatin, les eau\ du même mascaret qui précède ledépla-
eemeut occidental de la lune contourneront le continent
d’Afrique ; elles circuleront d’orient en occident dans
l’Océan Atlantique, et, ensuite, après avoir rencontré
l’Amérique méridionale, qui les divisera en deux parties,
à 8 heures, 8 minutes du matin, ainsi qu’après être
entrées dans le golfe du Mexique, ces eaux retourneront
vers l’orient, faute d’issue pour continuer leur marche
occidenlale.
Pendant que les eaux mutilées de la montagne liquide
qui précède le déplacement occidental de la lune ser-
penteront dans l’Océan Atlantique, comme je viens de
l’expliquer, en circulant d’orient en occident, et , en-
suite, d’occident en orient vers les ports’ d’Europe, pour
n’arriver vers celui de Dieppe que le 1 5 septembre, à
iO heures, 47 minutes du soir, la lune continuera sa
marche occidentale sans aucune interruption, et, parla
même raison, la partie d’eau de la montagne liquide,
qui, à la suite de la division, contournera l’Amérique
méridionale, fera de même.
Par ce fait, il s’ensuivra que le sommet de la mon-
tagne liquide qui précède le déplacement occidental
de la lune conservera sa distance occidentale du globe
lunaire, en circulant d’orient en occident dans le Grand
Océan.
Cette distance occidenlale entre la lune et le sommet
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- 76 -
de la montagne liquide, qui précède son déplacement,
étant constamment de 90 degrés, il en résultera que. le
15 septembre prochain^ à 2 heures, 29 minutes et 14
secondes du soir, le mascaret qui précède le déplace*
ment occidental de la lune, par rapport à la surface des
mers, croisera le méridien qui passe sur le côté occidental
du golfe de Calirornie, et, à cet instant, ce dernier golfe '
aura la haute mer.
11 en sera ainsi, parce qu'à l’heure, minuté et secondes
citées plus haut, la luno aura traversé l’Afrique ; elle se
trouvera vers le méiidien qui passe au Cap Veit, à 27
degrés de longitude ouest, bien au milieu de l’Océan
Atlantique, sur lequel elle pèsera, de tout son poids, et en
aplanira la sphéricité.
•
41 minutes plus tard, c’est-à-dire le 15 septembre
prochain, à 3 heures, 10 minutes et 14secondes du soir,
le globe lunaire se retrouvera sur le méridien qui passe
sur le côté oriental do l’Amérique méridionale, à ^7
degrés de longitude ouest, et le sommet de la monta-
gne liquide qui précède son déplacement occidental se
retrouvera vers le méridien qui passe à Saint-Francisco,
à 127 degrés de longitude ouest.
Dans ce moment, la lune, ainsi que le mascaret qui
précède son déplacement, auront l’uti et l’autre parcouru
oceidentalement toute la circonférence de la terre, et ils
se retrouveront aux mômes endroits qui auront marqué
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- 77 -
leur point de départ, le 1 4 septembre, à 2 heures, 20
minute du soir.
Il n’en sera pas ainsi de la partie d’eau qui, au moment
de la division, aura été poussée dans le golfe du Mexique;
ces eaux n’auront pas encore atteint le côté oriental
de l’Océan Atlantique, où se trouvent les ports d’Europe,
quand la lune aura achevé sa révolution occidentale, et
quand les eaux qui faisaient partie du môme mascaret
avant la division se trouveront vers le méridien qui passe
à Saint-Francisco, 125 degrés plus à l’occident que le
port de Dieppe.
• Cela vient naturellement de ce que les eaux qui cir-
culeront dans le grand Océan , en passant au sud de
l’Amérique méridionale, seront cônstaminent poussées
occidentalement par la pression lunaire, et que le som-
met do celte montagne liquide conservera toujours sa
distance de 90 degrés longitudinale par rapport à la
lune.
Quant aux eaux qui circuleront vers le golfe du
Mexique, en longeant le nord de la même Amérique,
ces eaux subiront l’influence de la marche de la pression
lunaire, qui les poussera d’orient en occident dans le
golfe du Mexique, et ensuite d’occident en orient, faute
d’issuepour continuer leur marche occidentale; mais celte
impulsion ne pourra pas durer éternellement en allant
du côté opposé où va la lune, et c’est pour cela que j’ai
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- 78 -
dit (pages 60 et 61) que cette impulsion devait touchera
sa Un quand ces eaux approchent des ports d’Europo.
Voici les époques auxquelles auront lieu les hautes
mers dans les ports de Brest, de Saint-Malo et Dieppe,
par suite de l’arrivage des eaux qui auront été poussées
dans le golfe du Mexique après avoir été divisées par
l’Amérique méridionale, le 15 septembre prochain, à
8 heures, 8 minutes du matin.
Dans le port de Brest, la haute mer aura lieu le 1 5
septembre prochain, à A heures, 7 minutes du soir;
dans celui de Saint-Malo, le même jour, à 6 heures, 25
minutes, également du soir et dans le port de Dieppe,
la haute mer y arrivera aussi le 1 5 septembre prochain',
mais à dix heures, A7 minutes du soir.
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- 79 -
DISüERTATlUN AU SUJET DES DEUX PRESSIONS SOLAIRES.
Les deux pressions solaires sont indépendantes, et
elles sont si peu sensibles sur la sphéricité des mers,
qu’elles sont absorbées par les deux pressions lunaires.
On a une preuve de ce fait en voyant que les hautes
et basses mers coïncident toujours avec la grandeur des
jours lunaires, et que les deux petits mascarets ou mon-
tagnes liquides, formés par les deux pressions solaires,
restent inaperçus et ne marquent leur passage sur les
mers qu’en faisant augmenter ou diminuer la grandeur
des marées occasionnées par les pressions de la lune.
Pour bien faire comprendre ceci, je ferai remarquer
que si les pressions lunaires cessaient d’avoir lieu, les
pressions solaires s’apercevraient sur les mers qui au-
raient des marées comme elles en ont par les pressions
de la lune ; mais ces flux et reflux seraient beaucoup
moins forts, et, au lieu d’ariver lotîtes les 12 heures. 25
minutes et 14 secondes (qui composent la durée de la
moitié d’un jour lunaire), les hautes mers auraient lieu
toutes les 12 heures, qui composent la moitié d’uïi jour
solaire.
Les deux petits mascarets formés par les deux pres-
sions solaires sont totalement indépendants des deux
mascarets ou montagnes liquides formés par les deux
pressions de la lune ; et comme les mascarets solaires se
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- 80 —
déplacent occidentalement par rapport aux mascarets lu-
naires. ils les rencontrent et croisent alternativement,
comme le soleil rencontre çt croise la lune par son dé-
placement occidental par rapport à la surface des
mers. <
Lorsque la lune est en quadrature, les deux pressions so-
laires pèsent directement sur les deux sommets des mon-
tagnes liquides, formées par les pressions lunaires ; elles
en diminuent les hauteurs, mais les marées lunaires s’a-
perçoivent encore, quoique moins grandes qu’aux épo-
ques des syzygies de la lune.
Ce fait est positif, puisqu’entro deux hautes mers con-
sécutives il s’écoule toujours 12 heures, 25 minutes, 14
secondes^ qui composent la moitié d’un jour lunaire; et
cela démontre jusqu’à l’évidence que les deux pressions
solaires sur la sphéricité des mers sont absorbées par
les deux pressions lunaires.
Par leurs séparations et leurs rencontres alternatives
avec les montagnes liquides, formées par les deux pres-
sions de la lune, celles dépendantes dee deux pressions
du soleil en augmentent et diminuent alternativement les
volumes par deux moyens dilTérenls, qui sont :
1“ Aux époques des syzygies, les quatre montagnes
liquides étant réunies, elles n’en forment plus que deux,
qui, par conséquent, sont plus volumineuses.
2° Aux époques des quadratures, non-seulement ces
.deux volumes d’eau, étant divisés en quatre, sont moins
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— Ht
considérables qu’aux époques des syzygies, mais, de plus,
dans les quadratures les pressions solaires pesant direc-
tement sur les sommets des deux montagnes liquides,
formées par les deux pressions de la lune, les pressions
solaires, dis-je, tendent à diminuer la hauteur des mas-
carets lunaires.
Par toutes ces considérations, il est facile à recon-
naître que les deux pressions solaires sont indépendantes,
et qu’elles sont très-minimes comparativement aux deux
pressions lunaires.
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- 82 —
INDICA nOX d'i’X fait inconnu jusqu’à ce jour et produit
PAR UNE CHOSE QUE j'aI APPELÉE LE DIVISEUR DES EAUX.
Parmi les divers faits qui ont plus ou moins d’influence
sur les marées il en existe un qui contribue beau-
coup à augmenter et diminuer alternativement la gran-
deur de celles qui ont lieu dans les ports européens, et
cela en diminuant et augmentant le volume d’eau qui
circule vers le Grand Océan et la mer des Indes,
Ce fait est resté totalement ignoré jusqu’à ce jour, car
il n’en n’a jamais été question dans aucun ouvrage écrit
sur les causes des flux et reflux des mers.
En voyant son importance sur la variation de la
grandeur des marées, il est permis de croire que le
manque de connaissances à l’égard de ce fait ait contri -
bué au défaut de précisions qui, parfois, ont eu lieu au
sujet des marées pr^ites antérieurement.
Ce qui a empêché aux savants de s’apercevoir d’une
chose qui saute à l’œil, tant elle est en évidence, c’est sans
doute la confiance sans bornes qu’ils ont accordée au
système étalili par Newton et ses successeurs. Ils n’ont
pas cru devoir chercher la cause des flux et reflux des
mers autre part que dans l’attraction, 71/1 n’existe paj,
et cela les a détournés de la voie qu’ils auraient pu suivre
pour découvrir la vérité.
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. — 83 —
On voit ceci dans les Annuaires qui se publient dans
le bureau des longitudes, car, à défaut de connaître les
véritables causes des marées, les Newtoniens les attri- .
buent aux puissances attractives de la lune et du soleil
qu’ils augmentent et diminuent à volonté pour faire con-
corder les causes avec les faits.
On voit que des trésors d’érudition, tels que François
Arago et ses successeurs, ayant été éblouis par des faux
principes, n’ont pas pu découvrir les véritables causes
des faits qui se passent à la surface de la terre, et qu’on
peut matériellement voir et toucher.
Loin de moi la pensée de faire douter des talents des
professeurs en astronomie qui expliquent les causes des
flux et reflux des mers comme on leur a appris; au con-
traire, je les considère comme des grandes intelligences,
comme des hommes supérieurs, doués de rares facultés;
mais malheureusement, pour le progrès des sciences, ces
grands génies ont' été et sont encore stérilisés par la
fausse voie qu’ils suivent, et qui, ainsi que je l’ai dit, leur
empêche de voir celle dans laquelle ils pourraient en-
trer et mettre leurs grands talents à profit.
Si, n’étant plus ébloui par le système d’attraction
(auquel on sera bien forcé de renoncer tôt ou tard), op
attribuait aux flux et reflux des mers leurs véritables
causes, on devrait appeler la chose qui constitue le fait
dont je vais parler : le diviseur des eavx.
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- 84 -
Celte cliOï>e, c'est la pointe orientale <^e l’Amérique
méridionale, divisant les eaux des montagnes liquides
qui sont alternativement poussées contre l’Amérique,
après avoir contourné l’Afrique.
La pointe orientale de l’Amérique méridionale, par sa
forme triangulaire, représente la façade de la pile d’un
pont contre laquelle les eaux d’une rivière ou d’un fleuve
SC divisent et passent sous les arches situées à droite et
à gauche ; mais la continuité de l’Amérique méridionale
qui empêche aux eaux de se rejoindre derrière sa pointe
orientale, comme derrière la pile d’un pont, cette conti-
nuité, dis-je, imite une montagne angulaire formant
deux collines qui suivent deux lignes opposées et vont en
s’éloignant indéfiniment l’une de l’autre.
[>a pointe orientale de l’Amérique méridionale forme
deux rivages qui suivent deux directions différentes:
celui de gauche conduit dans le Grand Océan après
avoir contourné la pointe sud de cette même Amérique
méridionale, et celui de droite conduit primitivement
dans le golfe du Mexique et ensuite vers le bord oriental
de l’Océan Atlantique septentrional , où se trouvent
les ports européens.
La pointe angulaire la plus saillante du c5té oriental
de l’Amérique méridionale, celte qui s’avance le plus dans
l’Océan Atlantique, et où commence la division des eaux,
cette pointe se trouve à six degrés de latitude méridionale
par 37 degrés de longitude est.
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Doréoavant, pour abréger la désignation de la poiato
orientale de l'Amérique méridionale, je l'appellerai t*
dixnsBur des eaux, et ce nom pourra rester à cette
c6te.
l^lSSBBTATIOiN Sl'B LES CONSÉQUEiVCES OU DIVISEUR DBS EAUX
* A u’iGABD DES VARIATIONS DE LA GRANDEUR DES MARÉES
DANS LES PORTS EUROPÉENS.
Le diviseur des eaux étant fixé dans l’Océaii Atlan-
tique, sa position. reste constamment la même, et ce qui
fait varier le volume des eaux poussées dans les deux
rivages qui suivent deux directions différentes, co sont
les variations en latitude des rayons vecteurs du soleil et
de la lune, des deux côtés de l’équateur à la fois.
Ainsi donc, les globes solaires et lunaires n’étant ja-
mais stables, leurs deux pressions diamétralement oppo-
sées l’une à l’autre varient continuellement en latitude
des deux côtés de l’équateur à la fois, et ce sont ces va-
riations en latitude, par rapport au diviseur des eaux,
qui produisent les énormes différences de grandeur des
marées qui ont lieu dans les ports d’Europe à des épo-
ques très-rapprochées les unes des autres.
Ixirsquc les montagnes liquides formées par les pres-
sions lunaires et solaires ont contourné le continent d’A-
frique, et qu’elles circulent ensemble ou séparément
dans l’Océan Atlantique, toutes celles qui se trouvent
en latitude septentrionale, par rapport au diviseur des
eaux quand elles s’en approchent, sont poussées dans le
rivage qui conduit au golfe du Mexique, et, de là, vers
les ports européens.
Digilized b; Coo^lc
- »7 -
Par la même raiaoD, tou« les mascarets qui se trau-
vent eu latitude méridionale par rapport au diviseur des
etsax, lorsqu'ils rencontrent ce diviseur, tous ces maaca*
rets, dis-je, sont poussé dans le Grand Océan et la mer
des Indes, en contournant l’Amérique méridionale.
Ce qui pousse ces divers mascarets, ce sont les dé-
placements du soleil et de la lune par rapport à la sur-
face des mers.
Ainsi que je l’ai déjà eipliqué, les deux petits masca-
rets formés par les pressions solaires circulent un peu
plus rapidement d’orient en occident que les mascarets
lunaires, et ils rencontrent et croisent ces derniers sur
les mers, comme le soleil rencontre et croise la lune.
De ce fait il résulte que parfois les petits mascarets so-
laires circulent derrière les mascarets lunaires, d’autres
fois ensemble, et d’autres fois devant.
La variation en latitude des mascarets lunaires dé-
pond du déplacement en latitude de la lune, qui s’effec-
tue beaucoup plus rapidement que celui du soleil, car les
rayons vecteurs du globe lunaire se portent en moyenne
de l’équateur à leur plus grande latitude septentrionale,
ainsi qu’à leur plus grande latitude méridionale, en G
jours, 19 heures, 55 minutes, A6 secondes, tandis que,
pour effectuer ces mêmes déplacements, les rayons vec-
teurs du soleil emploient en moyenne 91 jours, 7 heures,
27 minutes et 1 1 secondes.
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— 88 -
Jl résulte de ces faits que les mascarets produits
par les pressions solaires varient peu en latitude
en un jour, tandis que les montagnes liquides formées par
les pressions lunaires se déplacent en latitude de 3 de-
grés, 45 centièmes de degré par jour.
La place fixe qu’occupe dans l'Océan Atlantique le di-
viseur des eaux étant connue, et les déplacements en la-
titude des pressions lunaires et solaires l’étant aussi, il
sera facile de se rendre compte, à un moment donné,
quels seront les mascarets qui seront poussés A droite
dans le rivage qui conduit au coté oriental de l’Océan
Atlantique, où se trouvent les ports européens, et quels
seront ceux qui. en même temps, seront poussés dans lo
Grand Océan et dans la mer des Indes, en contournant
la pointe sud de l’Amérique méridionale.
Par la même raison, il sera facile de se rendre compte
des véritahles époques auxquelles les marées doivent
être plus grandes on plus petites dans les ports d'Eu.
rope, ainsi que dans les littoraux du Grand Océan et de
la mer des Indes.
En suivant minutieusement les marches et contre-
marches de tous les mascarets provenant des pressions
lunaires et solaires, on so rendra parfaitement compte
des causes des divers courants qui ont lieu sur les mers,
et ces connaissances ne peuvent éviter d’ètrc d’une
grande utilité à la navigation.
Pour bien faire comprendre l'importance qu’a le di-
Digitizad by Googic
— 89 —
viseur det eaux sur la variation de la grandeur des ma-
rées dans nos ports, je ferai remarquer que, d’après des
nombreuses observations, on s’est aperçu qu’aux épo-
ques des équinoxes, et lorsque la lune se trouve près de
l’équateur, les deux marées qui ont lieu dansles 24 heures ,
sont égales entre elles pour un même pays. On a aussi
observé que dans les ports d’Europe les marés les plus
grandes sont généralement celles qui ont lieu environ
3G heures après les époques des syzygies, et on s’est
aperçu que la marée qui vient immédiatement après la
grande se trouve bien plus petite.
Cela démontre qu’évidemnient celte, différence de
grandeur entre deux marées qui se suivent dépend d’un
déplacement d’eaux qui s’est effectué en faveur d’un canal
qui les conduit dans telle direction, et cela au détriment
d’un autre canal qui les conduit dans une autre.
Je dis cela parce qu’une marée qui a lieu immédia-
tement après une autre, dans le même pays, dépend
d’une influence située du coté de la terre diamétralement
opposé.
On a reconnu que plus la lune (qui commande les ma-
rées) se trouve en latitude, plus les marées qui ont lieu
dans les 24 heures sont inégales entre elles pour un
même pays.
Comme, par exemple, si la lune, supposée pleine on
nouvelle, passe aujourd’hui le plus près possiblede notre
zénith, son action sur nos mers, lorsqu’elle arrivera au
Digitized by Google
— 90 —
méridien, sera aussi la plus puissante qu’il se pourra,
et lorsqu’elle aura passé sous l’horizon, et sera arrivée
au méridien inférieur, la seconde marée dans nos mers
s’élèvera beaucoup moins que la première.
Cela provient naturellement de ce que la seconde marée
sera la conséquence de la pression lunaire diamétrale-
ment opposée à la lune, et que cette pression lunaire se
trouve totalement opposée en latitude par rapport au
diviseur des eaux.
Les faits que je viens de citer sont constatés dans tous
les ouvrages écrits sur les marées, et, ainsi qu’on peut
matériellement s’en rendre compte dans les ports d’Eu-
rope, ces faits s’effectuent toujours de la manière que je
l’explique.
Ainsi donc, rien au monde ne peut faire révoquer en
doute que la variation de la grandeur des marées est la
conséquence de la division des eaux contre la côte orien-
tale de l’Amérique méridionale; et, ainsi que je l’ai déjà
dit, ce fait, qui saute à la vue malgré soi, tant il est en
évidence, est resté inaperçu jusqu’à ce jour par toutes
les personnes qui ont cherché à se rendre compte des
causes des flux et reflux des mers.
Cela ne démontre-t-il pas péremptoirement qu’il faut
que toutes les intelligences supérieures aient été éblouies
par le système d’attraction établi par Newton et sessuc-
i-esseute.
Ainsi qu’on f)€ut le voir (kns les annuaires publiés
Digitiz» bv f ^rtoglc
- 9t -
depuis fort longtemps ()ar l’illustre Frani^is Arage et
ses honorables successeurs, on augmente et diminue g
volonté les puissances attractives pour faire concorder
les causes avec les faits qu’on voit effectuer dans ks
ports européens, et le public ébloui, comme les astro-
nomes, par le brillant système do Newton se contente de
ces explications.
De telle sorte, si on persiste à se servir éternellement,
pour boucher tous les trous, d’un tampon qui n’existe
que dans l’imagination, on est à peu près certain que
le progrès des sciences demeurera stationnaire, et que
les navigateurs ne jouiront pas des avantages que leur
procurerait la connaissance de l’origine de bon nombre
de courants sur les mers.
En connaissant les véritables origines de certains
courants, les navigateurs pourraient en apprécier les
conséquences et s’en servir pour faciliter et accélérer
leurs voyages à long cours.
Pour que chacun puisse se rendre compte si ce que
j'avance est vrai, je vais rendre cette vérification facHe
à toutes les personnes qui en auront la volonté, car pour
cela il suffira de se rendre sur un port de mer européen ,
n’importe lequel, aux époques que j’indique.
Pour être convaincu, il suffira d’observer la hauteur
de deux marées qui se succéderont en 24 heures, et voir
si leurs différences de hauteur coïncideront avec les posi-
. lions en latitude de la lune par rapport au diviseur des
Digitized by Gqogle
- 92 -
eaux, ou si ces difTérences de grandeur des marées peu-
vent logiquement s'expliquer par l'attraction, comme on
le fait dans les annuaires publiés par le bureau des
longitudes.
I>es deux marées qui auront lieu dans les ports d’Eu-
rope, dans la journée du 15 septembre prochain^ et dont
j’ai indiqué la marche des mascarets qui les occasionne-
ront, ces deux marées auront peu de différence dans
leur grandeur, parce que, dans cette circonstance, les
rayons vecteurs de la lune décriront à peu près l’équa-
teur, et il s’ensuivra que les deux pressions lunaires,
diamétralement opposées l’une à l’autre, décriront à peu
près la même latitude.
Cependant, la marée qui arrivera dans les ports
d'Europe dans la soirée du 1 5 septembre prochain sera
un peu plus grande que celle qui aura lieu dans la
matinée du même jour, et voici pourquoi :
Depuis la conjonction de la lune du 14 septembre
prochain (qui aura lieu à 7 heures, 1 9 minutes du soir),
jusqu’au 1 5 septembre dans la soirée, les rayons vecteurs
de la lune se seront écartés, en latitude septentrionale
et méridionale, de la valeur d’environ deux degrés, et
le diviseur des eaua> se trouvant à 6 degrés de latitude
méridionale, il s’ensuivra :
r Que l’écart en .latitade méridionale du mascaret,
provenant de la pression lunaire diamétralement opposés
\
Digiiized by Google
— 93 -
à la lune, n’utteindra pas la latitude du diviseur des
eauæ ;
2* Que, en raison du fait que je viens de citer, tout
l’espace contenu à droite et à gauche de l’équateur par
les deux mascarets lunaires se trouvera en latitude
septentrionale par rapport à ce même diviseur ;
3° Et enGn, que tout le volume d’eau dépendant des
écarts des deux mascarets lunaires sera poussé vers le
rivage qui conduit au côté oriental de l’Océan 4tlan-
tique septentrional, où se trouvent les ports européens.
Par toutes ces considérations, j’affirme que la marée
qui aura lieu dans les ports d’Europe, dans la soirée du
1 5 septembre prochain 1871, sera un peu plus grande
que celle qui arrivera dans la matinée du même jour,
12 heures, 25 minutes et 14 secondes antérieurement.
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f .
V t
I
J
I ■
/
^ 94 -
INDICATION DE LA CAt'SE POUR LAQUELLE LES PLUS GRANDES
MARÉES DANS LES PORTS EUROPÉENS SONT GÉNÉRALEMENT
CELLES QUI ONT LIEU ENVIRON 36 HEURES APRÈS LES ST-
ZYGIES.
La situation en latitudè du diviseur des eaux est une
des principales causes pour lesquelles les plus grandes
marées des ports d’Europe sont généralement celles qui
ont lieu environ 36 heures après les syzygies, car voici
ce qui se passe à l’égard d’une marée équinoxiale quand
la lune, en conjonction ou en opposition^ décrit la ligne
équatoriale.
Les déplacements en latitude des rayons vecteurs de
la lune par rapporta l’équateur dans les deux hémis-
phères à la fois étant (ainsi que je l’ai dit page 88) de la
valeur de 3 degrés, -'i5 centièmes de degré par jour, cela
ne fait qu’un peu plus de 5 degrés dont les mascarets
lunaires se portent au nord et au midi de l’équateur en
36 heures, ou pendant la durée de trois marées consé-
cutives.
11 résulte naturellement de ce fait que l’espace de 10
degrés contenu entre les deux mascarets lunaires à
droite et à gauche de l’équateur se trouve tout au nord
du diviseur des eaux, parce que le mascaret occasionné
par la pression lunaire qui, dans cette circonstance, se
porte en latitude méridionale, n’atteint pas les 6 degrés
de latitude où se trouve situé ce dernier diviseur.
\
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- 93 —
Par la mê/ne raison, tout le surplus d’eau qu’occa-
sionnent lo3 écarts des deux mascarets lunaires est
dirigé vers le rivage qui conduit aux ports euro-
péens, et les marées de ces derniers ports sont plus
grandes jusqu’à ce que l’écart en latitude de l’un des
mascarets lunaires ait dépassé les six degrés où sc trouve
le diviseur des eauco.
Comme ce n’est qu’après la troisième marée qui sui-
vent celles des syzygies que l’un des deux mascarets lu-
naires se trouve assez en latitude méridionale pour que
ses eaux soient poussées vers le rivage qui conduit dans
le Grand Océan et dans la mer des Indes, ce n’est
qu’après la troisième haute mer, à partir de celle de la
syzygie, que les grandeurs des marées des ports européens
cessent d’augmenter.
A l’appui du volume d’eau qu’occasionnent les écarts
en latitude des mascarets lunaires après la syzygie, il
faut encore faire la part des écarts en longitude des mas-
carets solaires qui, en se portant à l’occident des mas-
carets lunaires, précèdent l’entrée de ces derniers dans
l’Océan Atlantique, et ils augmentent encore le volume
des eaux qui sont poussées dans le rivage qui conduit
vers les ports d’Europe.
Les déplacements en longitude des mascarets solaire»
par rapport aux mascarets lunaires augmentent encore,
pendant un Jour et demi, ou deux jours, le volume des
eaux qui sont dirigées vers les ports européens, parce
que les mascarets solaires se déplacent peu en latitude
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— 96 —
pendant les 36 heures ou 48 heures postérieures à une
conjonction ou opposition de la lune envers le soleil.
Cette augmentation d’eau durerait indéfiniment si elle
n’était pas arrêtée par les côtes d’Amérique sur les-
quelles portent les pressions solaires avant l’entrée des
pressions lunaires dans l’Océan Atlantique, un jour et
demi ou deux jours après les époques des syzygies, sui-
vant dans quelle latitude se trouvent le soleil et la
lune.
Le soleil se dépla(;ant oceidentalement d’un peu plus de
demi-degré par heure que la lune par rapport à la sur-
face des mers, il s’ensuit qu’en 36 heures il dépasse la
lune de toute l’étendue qui sépare les deux continents
d’Afrique et d’Amérique aux endroits les plus rappro-
chés. A d’autres endroits, il lui faut plus de temps, et
c’est pour cela que je dis suivant dans quelle latitude la
lune et le soleil se trouvent un jour et demi ou deux jours
après une pleine ou nouvelle luue.
Je n’entrerai pas dans des plus longs détails parce que
je crois qu’en voilà assez pour conclure que la seule et
véritable cause de la variation de la grandeurdes marées
dans les ports européens dépend des variations en lati-
tude des pressions lunaires et solaires par rapport à la
pointe orientale de l’Amérique méridionale, que j’ai ap-
pelée le diviseur des eaux.
Néanmoins, pour rendre la vérification des faits que
j’avance le plus facile possible, je ferai encore remarquer
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- Ü7 -
que pluâ il y a des (litléreuces eu latitude entre les deux
pressions lunaires diamétralement opposées Tune à
l’autre, plus il y a de düTérence dans la grandeur de
deux marées qui se succèdent dans un même pays en 24
heures, 50 minutes et 28 secondes.
Cela vient naturellement de ce que la marée dépen-
dante de la pression lunaire qui se trouve en latitude
méridionale par rapport au diviseur des eaux est moins
grande pour les mers qui baignent les ports d’Europe
que la haute mer dépendante d'une pression lunaire qui
se trouve en latitude septentrionale par rapport à ce même
diviseur.
Pour ne rien laissera désirer pour qu’on puisse faci-
lement et naturellement se rendre compte delà véritable
cause de la variation de la grandeur des marées dans les
ports européens, je prendrai une époque où les deux
pressions lunaires diamétralement opposées l’une à l’au-
tre auront une grande différence en latitude aGn que
cette différence les place l’une au nord et l’autre au midi,
du diviseur des eaux.
Dans cette circonstance, pour que la pointe orientale
de l'Amérique méridionale soit considérée comme
étant la seule et véritable cause de la variation de la
grandeur des marées, il faudra que la plus haute des
deux marées qui se suivront dans les ports d’Europe
soit celle qui dépendra de la pression lunaire située
au nord du diviseur des eaux, comme aussi il faudra
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— 98 —
quo la plus petite des deux marées qui se sucoèderuot
dans les ports européens soit œlle qui sera la consé-
quence de la pression lunaire située au midi de ce même
diviseur.
Pour avoir des positions bien tranchées, pour qu’il
ne puisse exister aucun doute, pour qu'enfin toutes les
personnes qui le désireront soient à même déjuger cette
question, je choisis le 26 décembre prochain de 1871,
que la lune sera en opposition et en grande latitude sep-
tentrionale, pendant que le soleil décrira une grande la-
titude méridionale.
Dans cette circonslance^'le soleil et.Ia lune se trouve-
ront dans des positions opposées de toutes manières par
rapport à la terre, et ces positions seront bien convena-
bles pour faire cette expérience.
Pour qu’on apprécie bien les positions qu’occuperont
les pressions lunaires et solaires situées du côté de la
• terre diamétralement opposé soit à la lune, soit au scfeil,
quand le globe lunaire arrivera en opposition, poV
rendre les positions des pressions opposées faciles à com-^
prendre, je ferai remarquer que, le 26 décembre pro-
chain, à 9 heures, 44 minutes du soir (époque de l’oppo-
sition), il sera midi pour les pays qui, en cet instant,
se trouveront sous le soleil, et minuit pour ceux qui, en
même temps, se trouveront vers le méridien que croisera
le globe lunaire.
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Comme ausüi ie soleil décrira le solstice d’hiver et la
lune décrira le solstice d’été.
La pression solaire située du côté de la terre diamétra-
lement opposé au soleil décrira le solstice d’été comme
la lune, et, par la même raison, la pression lunaire située
du côté de la terre diamétralement opposé à la lune dé-
crira le solstice d’hiver comme le soleil.
Ainsi donc, les deux pressions solaires diamétralement
opposées l’une à l’autre se trouveront réunies aux deux
pressions lunaires, et ces deux doubles mascarets décri-
ront des parallèles séparées en latitude de toute la gran-
deur de la zone torride.
La pression lunaire de la lune même décrira le solstice
d’été et la pression lunaire située du côté de la terre dia-
métralement opposé à la lune décrira le solstice d’hiver.
Ceci devant être compris, je ferai encore remarquer
que les deux sommets des deux montagnes liquides que
feront surgir les deux pressions lunaires, ces deux som-
mets, dis-je, décriront les mêmes latitudes que les deux
pressions, et lorsque ces mascarets circuleront successi-
verpent dans l'Océan Atlantique, après avoir contonmé
le continent d’Afrique, les parallèles qu’ils décriront au-
ront une différence en latitude de 46 degrés, dont 23 au
midi de l’équateur et 23 au nord.
Lo sommet de la montagne liquide qni précédera le
déplacement occidental de la pression de la Inné même
circulera à 23 degrés de latitude septentrionale de
100 —
l’équateur, ce qui correspondra à 29 degrés de latitude
septentrionale du diviseur des eaux.
' Il résultera de ce fait que la majeure partie de cette
montagne liquide sera dirigée vers le rivage qui conduit
dans le golfe du Mexique, et ensuite vers le côté oriental
de l’Océan Atlantique septentrional, où se trouvent les
ports européens.
Le sommet de la montagne liquide qui précédera le
déplacement occidental do la pression lunaire située du
côté de la terre diamétralement opposé à la lune, ce
mascaret (qui traversera l’Océan Atlantique 1 2 heures,
25 minutes, 14 secondes après celui dont je viens de
parler) circulera à 23 degrés de latitude méridionale de
l’équateur, et, par conséquent, à 1 7 degrés de platitude
méridionale du diviseur des eaux.
Dans cette circonstance, la plus grande partie d’eau
de CO dernier mascaret sera poussée dans le Grand Océan
et la mer des Indes après avoir contourné la pointe sud
de l’Amérique méridionale.
De ces deux faits, il s’ensuivra que la marée qui aura
lieu dans les ports d’Europe, dans la matinée du 27
décembre prochain 1871, sera beaucoup plus grande
que celle qui aura lieu dans les mêmes ports 12 heures,
25 minutes , 1 4 secondes après.
Par les explications que je viens de donner, ou voit
matériellement pourquoi deux marées qui se succèdent
en 24 heures dans un même paya sont parfois beaucoup
— 101 -
plus grandes l’une que l’autre; mais pour que tout soit
bien compris, je vais démontrer séparément comment
s’efTectuent les deux marées dépendantes des deux pres-
sions lunaires diamétralement opposées l’une à l’autre,
lorsque, à l’exemple du 26 décembre prochain 1871,
CCS deux pressions lunaires décrivent des parallèles bien
séparées en latitude.
Pour éviter la confusion, je vais indiquer par ordre,
d’orient en occident, les positions qu’occuperont en lon-
gitude et en latitude, à un moment donné, les deux pres-
sions lunaires diamétralement opposées l’une à l’autre,
^insi que les deux montagnes liquides qui précéderont
ces deux pressions dans leur déplacement occidental
par rapport à la surface des mers. '
Ainsi donc, le 26 décembre prochain 1871, à 3 heu-
res, 31 minutes et 23 secondes du soir, au méridien de
Paris, la pression de la lune même se trouvera dans la
mer de la Chine, par 124 degrés de longitude est, et 23
degrés de latitude septentrionale.
Le sommet de la montagne liquide qui précédera cette
pression lunaire se trouvera sur le bord oriental de la
mer Rouge, par 34 degrés de longitude est, et 23 degrés
de latitude septentrionale.
La pression lunaire diamétralement opposée à la lune
sera au-dessus de l’Amérique méridionale, par 56 de-
grés de longitude ouest, et 23 degrés de latitude méri-
dionale.
1
r
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Le sommet de la montagne liquide qui précédera la
pression lunaire diamétralement opposée à la lune se
trouvera sur le Grand Océan Pacifique, par 146 degrés
de, longitude ouest, et 23 degrés de latitude méridionale.
Ces quatre positions étant connues, je ferai remar-
quer qü’à partir du moment indiqué plus haut, c’est-à-
dire à partir du 26 décembre prochain, à 3 heures, 31
minutes et 23 secondes du soir, les deux pressions lu-
naires, ainsi que les deux montagnes liquides qui les
précéderont, se déplaceront rapidement en longitude,
d’orient en occident, en conservant à peu près la même
latitude, parce que les pressions lunaires ne varient en
latitude que de la valeur d’un degré et trois quarts de de-
gré pendant la moitié d’un jour lunaire.
Par suite de ce déplacement longitudinal et occidental,
les deux pressions lunaires, ainsi que les deux montagnes
liquides qui précéderont ces deux pressions, parcourront
chacune la moitié de la circonférence de la terre en 12
heures, 25 minutes, 14 secondes, et, par ce parcours,
elles changeront mutuellement de place en longitude.
‘ La pression de la lune même occupera en longitude
la place qu’occupait la pression opposée, tout comme la
pression opposée occupera en longitude la place qu’oc-
cupait la pression de la lune, 12 heures, 25 minutes et
1 4 secondes antérieurement.
hln renouvelant ce parcours en longitude, pour les
deux autres demi-circonférences de la terre, pendant un
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— 103 —
nouveau temps de! 2 heures, 25 minutes et 1 4 secondes,
il s’ensüivra que les deux pressions lunaires, ainsi quë
les deux montagnes liquides qui précéderont ces pres-
sions, achèveront leur révolution occidentale autour de
la terre, et.èlles reviendront positivement aux mêmes
longitudes qu’elles étaient à l’époque qui aura marqué
leur point de départ.
Ces retours aux mêmes longitudes auront lieu 24
heures, 50 minutes et 28 secondes après le 26 décembre,
à 3 heures, 31 minutes, 23 secondes du soir, et cela
portera au 27 décembre, à 4 heures, 2t minutes, 51
secondes du soir. ' '
Ces faits expliquent pourquoi il y a deux marées à la
fois, une de chaque côté de la terre diamétralement op-
posés l’un à l’autre, et aussi pourquoi les retours* pério-
diques de ces marées, pour les mêmes pays, retardent en
moyenne de 50 minutes, 28 secondes par jour.
Ainsi donc, pendant les 24 heures, 50 minutes et 28
secondes qui s’écouleront à partir du 26 décembre pro-
chain, à 3 heures, 31 minutes et 23 secondes du soir,
les deux pressions lunaires diamétralement opposées
l’une à l’autre, ainsi que les deux montagnes liquides qui
les précéderont, parcourront complètement la circonfé-
rence de la terre d’orient en occident, et elles arriveront
absolument aux mêmes longitudes qu’elles occuperont
lors du point de départ.
Par ces faits, et pendant ce tempe de 24 heures, 50
— 104 —
minutes, 28 secondes, il y aura deux marées eonsécu-
tives dans les ports d’Europe, dont l’une dépendra de la
pression de la lune même, et l’autre sera la conséquence
de la pression lunaire située du côté de la terre diamétra-
lement opposé à la lune.
Une de ces deux hautes mers (celle qui dépendra de la
pression de la lune] sera beaucoup plus forte dans les
mers qui baignent les ports d’Europe que celle qui, pour
ces mômes ports, aura lieu 1 2 heures, 25 minutes, 1 4
secondes plus tard, et qui dépendra de la pression lu-
naire diamétralement opposée à la lune.
Maintenant il s’agit de suivre, à la surface de la terre,
les parcours de ces deux pressions lunaires opposées l’une
à l’autre, pour se rendre matériellement compte de la
véritable cause pour laquelle la marée occasionnée par
la pression de la lune même dans les ports européens
sera beaucoup plus grande que celle qui dépendra de la
pression lunaire diamétralement opposée à la lune.
La première marée qui aura lieu dans les ports d’Eu-
rope, à partir du 26 décembre prochain, à 3 heures,
31 minutes, 23 secondes du soir, étant celle qui sera oc-
casionnée par la pression de la lune même, c’est par le
parcours autour de la terre de la pression du globe lu-
naire même que je vais commencer mh démonstration.
Après cela j’expliquerai comment s’effectuera la marée
qui dépendra de la pression lunaire diamétralement op-
posée à la lune, laquelle marée aura lieu, pour les ports
1
— 105 —
européens, 12 heures, 25 minutes et 14 secondes après
la haute mer qui dépendra de la pression de la lune
même.
0
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— 106 —
DÉMON6TRAT1UN DU PARCOUBS DE LA PRESSION DE LA LUNE
AUTOUR DE LA TERRE, AINSI QUE DE CELUI DE LA MON-
TAGNE LIQUIDE QUI PRÉCÉDERA CETTE PRESSION DANS SON
DÉPLACEMENT OCCIDENTAL, A PARTIR DU 26 DÉCEMBRE
PROCHAIN 1871 , A 3 HEURES, 31 MINUTES, 23 SECONDES
DU SOIR.
Ainsi que je l’ai dit (page 101), le 26 décembre pro-
chain 1871, à 3 heures, 31 minutes, 23 secondes du
soir, la pression de la lune se trouvera dans la mer de la
Chine, par 1 24 degrés de longitude est, et 23 degrés de
latitude septentrionale.
Au même instant, le sommet de la montagne liquide
qui précédera la pression de la lune se trouvera à la
même latitude septentrionale que ladite pression, et à
90 degrés occidental, ce qui correspondra avec le bord
oriental de la mer Rouge par 34 degrés de longitude est,
et 23 degrés de latitude septentrionale.
A partir de ce moment, la pression de la lune, ainsi
que la montagne liquide, se déplaceront, en 4 heures,
de 58 degrés en longitude occidentale et du 3/4 d’un
degré en latitude méridionale.
Cela portera la pression de la lune au nord de la mer
d’Omand, par 66 degrés de longitude est, et 22 degrés et
1/4 de latitude septentrionale.
Quant à la montagne liquide, ce déplacement la por-
era dans l’Océan Atlantique (aprte avoir coutoumé l’A-
Digilized by GoOgle
— 107 —
frique), et elle se trouvera au-dessous de l’Ile-de-Fer,
par 24 degrés de longitude ouest, et 22 degrés et 1 /4 de
latitude septentrionale.
Dans cette circonstance, le sommet de cette montagne '
liquide se trouvera à 28 degrés et 1/4, en latitude nord,
par rapport au diviseur des eaux, et il en résultera qu’à
mesure que ce mascaret sera poussé vers l’occident par
la pression de la lune, la majeure partie de ses eaux se-
ront dirigées dans le rivage qui conduit vers les ports
européens.
11 en sera ainsi, parce que, la montagne liquide se
trouvant en grande latitude septentrionale par rapport
à la pointe orientale de l’Amérique méridionale, la
presque totalité des eaux de ce mascaret seront poussées
dans le golfe du Mexique, et de là vers le côté de l’O-
céan Atlantique septentrional, où se trouvent les ports
d’Europe.
En ajoutant les 4 heures que la pression de la lune et
le mascaret emploieront pour se déplacer de 58 degrés
en longitude et 3/4 de degré en latitude, aux 3 heures, 31
minutes, 23 secondes du soir (époque du point de dé-
part), cela correspondra à 7 heures, 31 minutes, 23 se-
condes du soir. > ' '
A partir de ce dernier moment, 7 heures, 31 minutes,
23 secondes du soir, jusqu’à minuit, 43 minutes, et 23
secondes, pendant-ces 5 heures, 12 minutes, la pression
de la lune, ainsi que la montagne liquide, se déplaceront.
- 108 -
d’orient en occident, de 76 degrés en longitude occiden-
tale et d’un degré en latitude méridionale. Cela portera
la pression de la lune sur le côté occidental d’Afrique par
1 0 degrés de longitude ouest, et 21 degrés et 1 jU de lati-
tude septentrionale.
Quant à la montagne liquide, elle sera divisée par la
pointe orientale de l’Amérique méridionale, qu’elle ren-
contrera à 8 heures, 20 minutes; la presque totalité de
ses eaux sera poussée vers le golfe du Mexique, au fond
duquel elle arrivera à minuit, 43 minutes et 23 se-
condes, en circulant par la mer des Antilles, dans laquelle
elle passera à 1 1 heures du soir.
Une faible partie de cette montagne liquide, celle qui,
au moment de la division, n’entrera pas dans le rivage
qui conduit dans le golfe du Mexique, cette faible quan-
tité d’eau (comparativement avec celle qui passera au
côté nord du diviseur) circulera dans le Grand Océan
après avoir contourné la pointe sud de l’Amérique méri-
dionale; et à minuit, 43 minutes, 23 secondes, cette petite
partie de la montagne liquide arrivera au sud du Mexi-
que par 1 00 degrésde longitude ouest, et 21 degrés et 1 /4
,> de latitude septentrionale.
Dans cette circonstance, il arrivera que, malgré la di-
vision de la montagne liquide qui précédera le déplace-
ment de la pression de la lune, les eaux de ce mascaret
ne seront séparées que de l’épaisseur du Mexique, à mi-
nuit 43, minutes, 23 secondes.
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— 109 —
11 en sera ainsi, parce que les deux parties de cette
montagne liquide conserveront leur distance rigoureuse
de 90 degrés, par rapport à la pression de la lune, jus-
qu’à minuit, 43 minutes, 23 secondes, que la plus forte
partie de ces eaux arrivera au fond du golfe du Mexique.
A partir de cette dernière époque de minuit, 43 mi-
nutes et 23 secondes, les choses ne se passeront plus de
la même manière, car les deux parties d’eau dépendantes
du même mascaret, avant la division, circuleront en
sens opposé l’une à l’autre : la plus faible partie, celle qui
' circulera dans le Grand Océan, continuera sa marche
occidentale en conservant sa distance de 90 degrés par
rapport à la pression de la lune, tandis que la plus forte
partie d’eau, celle qui aura été poussée dans le golfe du
Mexique, circulera (faute d’issue occidentale) d’occident
en orient, en allant à la rencontre de la pression de la
lune, et en se dirigeant vers le côté oriental de l’Océan
Atlantique septentrional, où se trouvent les ports eu-
ropéens.
Ceci explique pourquoi plus les ports d’Europe sont
situés au nord et à l’orient de l’Océan Atlantique, plus ils
tardent d’avoir la haute mer; et, par la même raison, plus
il y a de temps que la pression de la lune, ou la pression
diamétralement opposée, ont croisé les méridiens de ces
ports quand la haute mer leur arrive.
C’est ce qui a occasionné ce qu’on appelle Vélablisse-
ment des ports.
110 —
A. partir de minuit, 43 minutes, 23 secondes jusqu’au
27 décembre, à 3 heures, 56 minutes, 37 secondes dn
matin, pendant ces 3 heures, 13 minutes, 14 secondes,
la pression de la lune se déplacera de 46 degrés en lon-
gitude occidentale, et de 1 /4 de degré en latitude méri-
dionale; elle se trouvera dans l’Océan Atlantique par 56
degrés de longitude oueet, et 21 degrés de latitude sep-
tentrionale, ce qui correspondra en longitude avec le mé-
ridien qui passe sur l’île de Terre-Neuve.
Quant aux eaux du mascaret divisé, la petite partie,
qui aura été poussée dans le Grand Océan, aura con-
servé sa distance de 90 degrés par rapport à la pression
de la lune; en circulant occidentalement, elle aura croisé
le golfe de Californie, dans lequel il y aura haute mer à
2 heures du matin; et à 3 heures, 56 minutes et 37 se-
condes, cette petite partie d’eau se trouvera dans le
Grand Océan par 146 degrés de longitude ouest, et 21
degrés de latitude septentrionale.
Cette dernière longitude où se trouvera la faible partie
d’eau (dépendante du mascaret qui précédera la pression
de la lune) sera la même que celle où se trouvera, 12
heures, 25 minutes, 14 secondes avant, le mascaret op-
posé, mais elle en sera encore séparée en latitude par
42' degrés, qui font presque l’étendue de la zone torride.
Quant à la forte partie d’eau de la montagne liquide
divisée, celle qui sera poussée dans le golfe du Mexique
par la pression de la lune, ces eaux, faute d’issue à l’oc-
Digiiized by Google
cident, seront revenues d’occident en orient, et à 3
heures, 56 minutes, 37 secondes du matin, elles se trou-
veront dans l’Océan Atlantique, par 54 degrés de longi-
tude ouest, et 21 degrés de latitude septentrionale.
Cette position correspondra avec le méridien qui passe
sur le côté oriental de l’île de Terre-Neuve et se trouvera
entre cette dernière île et la place qu’occupera en même
temps la pression de la lune, à 2 degrés près en longitude,
et à 20 degrés de distance en latitude.
Je dis à 2 degrés près en longitude, parce que c’est
au 55*°* degré en longitude ouest que le croisement aura
lieu, et le 27 décembre, à 3 heures, 56 minutes, 37 se-
condes du matin, la pression de la lune et les eaux dé-
pendantes de son mascaret auront parcouru, en sens
inverse, après s’être croisées, chacune d’un degré, qui
'constitueront les deüx degrés de différence en longitude.
A partir de ce dernier moment, 3 heures, 56 minutes et
37 secondes du matin, la grande partie des eaux'du mas-
caret divisé ralentira sa marche orientale en s’éten-
dant au nord de l’Océan Atlantique (n’étant plus res-
serrées entre les deux Amériques), et ces eaux afflueront
lentement vers les ports d’Eûrope, dans lesquels elles
arriveront successivement, selon les positions orientales
et septentrionales desdits ports.
A mesure que ces eaux s’éloigneront du lieu où elles
aunmt reçu l’impulsion qui les fera circuler vers le nord
éi vcn l’orient de l’Océan Atlantiqne, leur déplacement
- 112 -
se ralentira, et ce déplacement cessera totalement quand
l’impulsion ne produira plus d’effet.
Comme, par exemple, dans l’extrême nord, au-dessus
de la Norvège, les mers de ces pays ne doivent plus avoir
des marées, et voici pourquoi :
 partir du golfe du Mexique, les pressions lunaires et
solaires ne peuvent plus avoir d’action sur le mascaret
qui se dirige en sens opposé d’occident en orient,
parce que ces pressions sont séparées par les côtes d’A-
mérique, qui en arrêtent les effets.
Il résulterait, selon ma manière de voir, que, passé
90 'degrés en longitude orientale, à partir du golfe du
Mexique, l’impulsion dépendante des pressions lunaires
et solaires sur les eaux qui circulent d’occident en
en orient vont en s’amortissant.
Voici les époques auxquelles la haute mer arrivera
dans les ports de Brest, de Saint-Malo et de Dieppe, dans
la platinée du 27 décembre prochain 1871.
Dans le port de Brest, à 4 heures, 1 0 minutes du
matin; dans celui de Saint-Malo, à 6 heures, 28 minutes
idem, et dans le port de Dieppe, à 1 0 heures, 50 minutes
aussi du matin. ’
Cette marée sera beaucoup plus grande dans les ports
d’Europe que celle qui aura lieu 1 2 heures, 25 minutes,
14 secondes plus tard, parce que la haute mer dont je
viens de parler dépendra de la grande quantité d’eau
qui passera au nord du diviuur da eauœ dans la soirée
Digit.i
— 113 —
du 26 décembre^ et qui sera beaucoup plus forte que celle
qui passera vers ce même diviseur, 12 heures, 25 mi-
nutes, 14 secondes après.
Cela viendra (ainsi que je l’ai déjà dit bien des fois)
de ce que la haute mer qui arrivera dans les ports d’Eu-
rope, dans la matinée du 27 décembre prochain, dé-
pendra de la pression de la lune même, qui se trouvera
au nord du diviseur des eauœ, tandis que la marée qui
viendra après cette haute mer, et qui aura lieu dans la
soirée du 27 décembre prochain,dépendrade la pression
lunaire située du côté de la terre diamétralement opposé à
la lune. Cette pression se trouvera en latitude méridionalè
par rapport au diviseur des eauœ, et la majeure partie
des eaux de la montagne liquide qui précédera le dé-
placement occidental de ladite pression sera dirigée
dans le rivage qui conduit vers le Grand Océan et la
mer des Indes.
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lU -
INDICATION DU PARCOURS DE LA PRESSION LUNAIRE DUKÉ-
TBALEMENT OPPOSÉE A LA LUNE, AINSI QUE CELUI DE LA
MONTAGNE LIQUIDE QUI PRÉCÉDERA CETTE PRESSION LU-
NAIRE, A PARTIR DU 26 DÉCEMBRE PROCHAIN 1871, A 3
HEURES, 31 MINUTES, 23 SECONDES DU SOIR.
Pendant que la pression do la lune et la montagne li-
quide qui la précédera se déplaceront de \ 80 degrés en
longitude occidentale, et 2 degrés en latitude méridionale,
en 12 heures, 25 minutes, 14 secondes, la pression lu-
naire diamétralement opposée à la lune, ainsi que le
mascaret qui la précédera, effectueront le même dépla-
' cernent occidental en longitude et 2 degrés en latitude
septentrionale.
11 en sera ainsi parce que les rayons vecteurs de la
lune s’écartent et se rapprochent de l’équateur pour les
deux hémisphères de la terre à la fois.
De ces faits il résultera qu’à partir du 26 décembre
prochain 1871, à 3 heures, 31 minutes, 23 secondes du
soir, la pression lunaire diamétralement opposée à la
lune, et le mascaret qui précédera cette pression , par-
courront la demi-circonférence de la terre opposée à celle
que parcourra en même temps la pression de la lune
même, ainsi qu’un des mascarets qui précédera cette der-
nière pression.
Par ce double fait, il s’ensuivra que les deux pressions
lunaires diamétralement opp<»ées l’une à l’autre pren-
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— 115 —
dront mutuellement et longitudinalement la place l’une
de l’autre en 12 heures, 25 minutes, 14 secondes; mais
il n’en sera pas de même en latitude, car pendant ce
temps elles ne so rapprocheront l’une et l’autre de l’é-
quateur que de chacune 2 degrés ; cela les réduira à 42
degrés de distance en latitude au lieu de 46 degrés dont
elles seront séparées l’une de l’autre à l’époque du point
de départ.
De ces divers faits il résultera que. le 27 décembre pro-
chain 1871, à 3 heures, 56 minutes, 37 secondes 64
matin, la presion lunaire diamétralement opposée à la
lune, et la montagne liquide qui précédera cette pression,
auront, ocidentalement et longitudinalement, parcouru la
demi-circonférence de la terre opposée à celle qu’auront
parconru en même temps la pression de la lune et une
partie des eaux de son mascaret.
Ainsi donc, on a vu (page 101), que le 26 décembre
prochain, à 3 heures, 31 minutes, 23 secondes du soir,
il arrivera :
1 * Que la pression de la lune même se trouvera dpns
la mer de la Chine par 1 24 degrés de longitude est, et
23 degrés de latitude septentrionale.
2* Que le sommet de la montagne liquide qui pré-
cédera cette dernière pression se trouvera sur le bord
oriental de la mer Rouge, par 34 degrés de longitude est,
et 23 degrés de latitude septentrionale.
3* Que la pression lunaire diamétralement opposée à
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— 116 —
ia lune sera sur l’Amérique méridionale par 56 degrés
de longitude ouest, et 23 degrés de latitude méridionale.
4' Et enfin, que le sommet de la montague liquide
qui précédera la pression lunaire diamétralement op-
posée à la lune se trouvera dans le Grand Océan Paci-
fique par 1 46 degrés de longitude ouest, et 23 degrés de
latitude méridionale.
Par suite des déplacements en longitude et en latitude
des deux côtés de la terre à la fois, parles deux pressions
lunaires diamétralement opposées l’une à l’autre, ainsi
que par les deux montagnes liquides qui précéderont ces
deux pressions dans leur marche occidentale , il s’en-
suivra que, 1 2 heures, 25 minutes, 1 4 secondes après
le 26 décembre prochain, à 3 heures, 31 minutes, 23
secondes du soir, il s’ensuivra, dis-je, qu’après le laps de
temps cité plus haut (qui correspondra avec le 27 dé-
cembre, à 3 heures, 56 minutes, 37 secondes du matin),
les deux pressions lunaires, ainsi que leurs deux masca-
rets, occuperont sur la terre les places suivantes :
1 * La pression de la lune se trouvera dans l’Océan At-
lantique par 56 degrés de longitude ouest, et 21 degrés
de latitude septentrionale.
2* Une partie du mascaret qui précédera 1a pression
de la lune sera dans le Grand Océan Pacifique par 146
degrés de longitude ouest, et 21 degrés de latitude sep-
tentrionale.
3* La pression lunaire diamétralement opposée à la
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h»
— 117 —
lune se trouvera sur l’Australie, par 124 degrés de lon-
gitude est, et 21 degrés de latitude méridionale.
4° Et enfin, le sommet de la montagne liquide qui
précédera la pression lunaire diamétralement opposée à
la lune se trouvera dans le canal de Mozambique, par
34 degrés de longitude est^ et 21 degrés de latitude mé?
ridionale. •
On a dû remarquer qu’après le parcours de la demi-
circonférence de la terre par la pression de la lune même
il n’y aura qu’une partie du mascaret dépendant de
cette pression qui se trouvera dans le Grand Océan Pa- •
cifique, par 14G degrés de longitude ouest, et 21 tlogrés
de latitude septentrionale.
Cela viendra de ce que (ainsi que je l’ai expliqué pré-
cédemment), pendant le parcours de la demi-ci rconfé-
rence de la terre, où se trouvent les continents d’Afrique
et d’Amérique, les montagnes liquides qui précèdent les
pressions lunaires sont alternativement entravées par ces
deux continents.
C’est ce qui aura lien pendant le parcours de la pres-
sion de la lune autour de cette demi-circonférence de la '
terre, car, ainsi que je l’ai expliqué (page 108 et autres},
une faible partie des eaux de la montagne liquide qui
précédera la pression de la lune passera au midi du t/j-
vjseur des eaux et sera poussée dans le Grand Océan,
Pacifique.
L’autre partie de cette montagne liquide, la pUis
*
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— 118 —
grande quantité, passera au nord du diviseur des eaux
et sera poussée dans le rivage qui conduit au côté oriental
de l’Océan Atlantique septentrional , où se trouvent les
ports d’Europe.
Ainsi que je l’ai déjà dit bien souvent, c’est cette par-
ticularité qui est cause que la marée qui aura lieu dans
les ports d’Europe dans la matinée du 27 décembre
prochain, sera beaucoup plus grande que celle qui ar-
rivera 12 heures, 25 minutes, 14 secondes plus tard,
dans les mêmes ports.
On verra matériellement la raison de ce fait par les
explications qui vont suivre, à l’égard de la continuation
des déplacements des deux pressions lunaires, ainsi que
des deux montagnes liquides qui précéderont les dépla-
cements de ces deux pressions.
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DÉMONSTRATION DES DÉPLACEMENTS DES DEUX PRESSIONS
LUNAIRES, AINSI QUE DE LEURS DEUX MASCARETS, A PARTIR
DU 27 DÉCEMBRE PROCHAIN, A 3 HEURES, 56 MINUTES,
37 SECONDES DO MATIN.
A partir de l’cpoque citée ci-dessus, la pression de la
lune, ainsi que la montagne liquide qui précédera cette
dernière pression, se déplaceront sans interuption en 12
heures, 25 minutés, 14 secondes, de 1 80 degrés en lon-
gitude occidentale et 2 degrés en latitude méridionale.
Ce déplacement reportera la pression de la lune dans
la mer de la Chine par 1 24 degrés de longitude est et 1 9
degrés de latitude septentrionale.
Le sommet de la montagne liquide qui précédera
cetle pression, se retrouvera sur le bord oriental de la
mer Rouge, par 34 degrés de longitude est, et 19 degrés
de latitude septentrionale.
Après ce laps de temps de 1 2 heures, 25 minutes, 1 4
secondes (qui correspondra avec le 27 décembre à 4
heures, 21 minutes, 51 secondes du soir], la pression de
la lune et son mascaret se retrouveront dans les mêmes
positions en longitude qu’elles occuperont à l’époque qui
marquera leur point de départ, soit 26 décembre, à 3
heures, 31 miuutes, 23 secondes du soir, mais il n’en
sera pas de même à l’égard de la latitude, qui aura varié
de quatre degrés du côté méridional en se rapprochant
de l’équateur.
Cette variation en latitude sera cause que, le 27 dé*
ccmbre prochain, à 4 heures, 21 minuU'S, 51 secondes
du soir (1], la pression de là lune ne se trouvera plus
qu’à 19 degrés de latitude septentrionale.
Comme aussi, par la même raison, la montagne li-
quide qui précédera le deidacement de la pression de la
lune ne se trouvera plus qu’à 19 degrés de latitude sep-
tentrionale, le 27 décembre prochain, à 4 heures, 21
minutes, 51 secondes du soir; et cela correspondra avec
la Nubie, par 34 degrés de longitude est, et 19 degrés de
latitude septentrionale.
Quant à la pression lunaire diamétralement opposée
à la lune, cette pression se portera également de 1 8U
degrés en longitude occidentale, et 4 degrés en latitude
méridionale, en 12 heures, 25 minutes, 14 secondes.
Dans cette circonstance, la pression lunaire dihmétra-
lement opposée à la lune reviendra dans la même posi-
tion en longitude qu’elle occupera à l’époque du point de
départ (2). et elle n’aura varié que de 4 degrés en lati-
tude, dont elle se sera rapprochée de l’équateur.
( 1 } Epoque S Iac[uell i la pression lunaire sera reveDue à la même loflgitude
qu'elle occupera le 26 tlccembre prochain, à 3 heures, 31 miuulcs, 23 se.
condes du soir.
(2) 26 décembre proehaiii, i S heures. 31 trinoles, 23 sreondet du
«Air.
Digitizcri t-.y Google
1 ?!
Cette variation en lalitiuie sera cause que, le 27 dé-
cembre prochain, à 4 heures, 21 minutes, 51 secondes
du soir, la pression lunaire diamétralement opposée a
la lune ne se trouvera plus qu’à 19 degrés de latitude
méritlionale, ce qui correspondra avec l’Amérique sud.
par 5Ci degrés de longitude ouest, et 19 degrés de lati-
- tude méridionale.
I
Quant à la montagne liquide qui précédera la pres-
sion lunaire diumélralemont opposée à la lune, et dont
je viens de parler, il n’y aura qu’une partie des eaux de
ce mascaret qui parcourra 180 degrés de longitude occi-
dentale et 2 degrés de latitude septentrionale, en 12
heures, 25 minutes et 14 secondes, et dont le parcours
correspondra avec le Grand Océan Pacifique, par 146
degrés de longitude ouest, et 1 9 degrés de latitude mé-
ridionale.
Une Faible partie de cette montagne liquide sera sous-
traite par le f/i’ü4<eur, lorsque ce mascaret ren-
coulrcra CLMleriiier rfitiicar en traversant l’Océan At-
lantique.
Les choses se passeront absolument delà même ma-
nière qu’au sujet de la montagne liqiiiile qui précédera
le deplactiiiient ofcideulal de la pression de la lune, et
qui traversera c-etlc iiiéiue bramha de mer dans la soirée
du 2G décembre proebain.
Je ne reproduirai pas les détails dans lesquels je suis
entré, page 107 et suivantes, à l’égard du passage
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- 12-3 -
lie la pression de la lune dans l’Océan Atlantique, uinei
que de celui de son mascaret, olicndu que les choses
élaiit identiques, elles se passeront absolument de la
Oléine manière, et cela ne servirait qu’à répéter les mêmes
faits qui doivent avoir été compris.
Seulement, je ferai encore remarquer que le passage
de la pression de la lune et son mascaret, qui auront
lieu dans la soirée du 26 décembre prochain, ses jias-
siges s’eTectueront à 28 degi'és de latitude- nord par
rapport à la pointe orientale de rAmérique méridionale,
que j’ai appelée le dici^eur des eaux, tandis que ces
mêmes passages de la pression lunaire diaiuélralt-ment
opposée à la lune, ainsi que celui de son mascaret, et
qui auront lieu dans la matinée du 27 décembre pro-
chain. CCS mêmes passages, dis-je, s’effectueront à 15
degrés de latitude méridionale par rapjiort à ce même
diviseur.
Do ce fait il s’ensuivra naturellement que les eaux de
la montagne liquide qui passeront au miili du diviseur,
dans la matinée du 27 décembre proebain, et qui, par
ce fait, circuleront dans le ri\age qui conduit dans le
Grand Océan et la mer des Indes, seront plus abon-
dantes que celles qui passeront dans ce même endroit
12 heures, 23 minutes, 14 secondes avant.
Comme .aussi, les eaux qui passeront au nord de la
pointe orientale de l’Amérique méridionale, dans la
soirée du 26 décembre prochain, et qui seront poussées
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133
dans le golfe du Mexique, et de là vers le côtéorienlnl de
l’océan Atlantique septentrional, où se trouvent les ] orts
européens, ces eaux seront beaucoup plus abondantes
que ailes qui passei’onl dans ces mêmes lieux 12 heures,
25 minutes, 14 secondes plus tard.
Il résultera naturellement de ces faits :
1“ Que la marée qui aura lieu dans les ports de l'Eu-
rope dans la mâtiné? du 27 décembre prochain, et
qui dépendra de la pression do la lune même, sera
beaucouj) plus grande que celle qui aura lieu dans
les mêinès ports, 12 heures, 25 minutes, 14 secondes
après ei qui dépendra de la pression lunaire diamétra-
lement o|iposée à la lune,
2" Que le sommet de la montagne liquide qui longera
le Grand Océan et la mer des Indes, dans la nuit du 26
au 27 décembre prochain, et qui dépendra de la pres-
sion de la lune, ce mascaret circulera par 23 degrés de
latitude septentrionale, au début, et se terminera par 21
degrés.
Il croisera successivement le golfe de Californie, les
îles Philippines, la mer de la Chine, 1 p golfe de Siam, ,
le golfe du Bengale, le golfe Persique et le golfe d’A-
rabie, dans lequel il se trouvera, le 27 décembre pro-
chain, à 3 heures, 56 minutes, 37 secondes du matin.
3® Et enfin, que le sommet de la montagne liquide
qui parcourra le Grand Océan et la mer des Indes, 12
heures, 25 minutes, 14 secondes plus tard, et qui dé-
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— 194 —
pendra de la pression lunaire diamétralement opposée a
la lune, le parcours de ce sommet s’effectuera par 21
degrés de latitude méridionale au début; il croisera
l’Australie le 27 décembre prochain, à 8 heures du
matin, et il arrivera dans le canal de Mozambique, près
de l’Afrique, le même jour, à 4 heures, 21 minutes, 51
secondes du soir ; et, dans ce moment, il ne sera plus
qu’à 19 degrés de latitude méridionale.
»
Digiljzed b>^o^gle
DIMERTATION SUR LES ECARTS EN LATITUDE DES RATOKS
VECTEURS DU SOLEIL ET DE LA LUNE.
Les rayons vecteurs de la lune se portant alternative-
ment dans les deux hémisphères, à la fois, do l’éqiialeur
à leur plus grande latitude, et de celte dernière à l’équa-
teur, il s’ensuit que les sommets des montagnes liquides
occasionnées par les deux pressions lunaires s’éloignent
et se rapprochent alternativement de l’équateur en cir-
culant dans le Grand Océan et la mer des Indes, où leur
marche n’est pas sérieusement entravée.
%
Les rayons vecteurs de la lune n’employant en
moyenne que 13 jours, 15 heures, 51 minutes et 32
secondes pour se porter de l’équateur à leur plus grande
latitude, et de cette dernière à l’équateur, il s’ensuit que
les deux mascarets formés par les deux pressions lu-
naires^ se portent alternativement de l’équateur aux
plus grandes latitudes de la lune, et de ces dernières à
l’équateur, tous les 13 Jours, 15 heures, 51 minutes,
32 secondes en moyenne.
Les petits mascarets formés par les pressions solaires
efTecluent cette même variation en latitude, mais beau-
coup plus lentement, parce qu’ils suivent celles des
rayons vecteurs du soleil, et comme les rayons vecteurs
du globe solaire emploient en moyenne 182 jours, 14
heures, 54 minutes et 22 secondes pour se porter alter-
nativement de réquateur aux deux lro|)i(iuei et revenir
sur l’équateur, il s’ensuit que les deux petites montagnes
liquides funnées par les pressions solaires emploient le
temps que je viens d’indiquer pour cette même varia-
tion dans le Grand Océan et dans la mer des Indes.
Ainsi qu’on a déjà dû le reconnaître, léchantes mers
qui ont lieu dans le Grand Océan et la mer des Indes ne
reiseuiblent pas à celles qui ont lieu dans l’Océan At-
lantique septentrion il, où se trouvent les ports euro-
péens, et ne s’eiTeetnent pas de la même manière.
Les hantes mers ou marées des grandes mers (exem|)tes
de barrages assez forts pour en entraver séiieuseinent
la marche occiilentale) circulent librement avec une vi-
tesse égale aux dé|)lacemeuts occidentaux de la lune et
du soleil par rapport à la surface des mers ; elles cou-
vrent ou renversent les petits obstacles qui se présentent
sur leur passage, et elles jirécèdent régulièrement, à une
distance de 90 degrés occidentale, les influences qui les
occasionnent.
Ainsi donc, en sachant où se trouvent les deux som-
mets des deux montagnes liquides formées par les deux
pressions lunaires, (qui produisent les haute.s mers), on
sait où se tminent les basses mers. Les basses mci-s ont
lieu aux endi-oits où se trouvent les |)res>ions lunaires;
elles partagent les distances entre les sommets des mon-
tagnes. liquides, et, comme les hautes mers, elles ont lieu,
pour un même pays, toutes les 12 heures, 25 minutes.
Digilizcd
14 secundes, qui constiluent la moitié d’un jour lu-
naire.
II n’cn est pas ainsi pour les marées des ports que
baigne le côté oriental de l’Océon Allanliqug septen-
trional, où se trouvent les ports d’Kurope, car, ainsi que
je l’ai démontre, et que cela s'elléctue uaturellemcnl, les
mascarets formés par les pressions lunaires et solaires
dans rOcéan Allantiqne décrivent des circnils en sui-
vant parfois la direction de l’astre qui les produit, et en
revenant ensnile à sa rencontre.
Tout cela est cause que dans des ports européens il y
a inégalité entre les temps qu’emploientjes marées pour
s’élever à leur |)lns grande hauteur et celui qu’elles met-
tent pour s’abaisser.
Voici une particularité bien prononcée entre les ma-
rées deanranils Océans et celles qui ont lieu an côté orien-
tal de l’Océan Allantiipie qui baigne les ports d’Iiurope,
et cette particularité mérite attention.
Dans les grandes mers libres, les mascarets doivent cir-
culeravec im()étunsilé pendanltout leur parcours, en étant
constamment poussés d’orient en occident par l’astre
qui les faitsiirgir, tandis que vers le côté oriental, on se
trouvent les port.s d’fiuro|)e, la mer doit s’élever paisible-
ment; elle no doit avancer dans les t«rpes qu’elle envahit
par sa croissance que par le propre poids des eaux, et
elle doit redescendre de la même manière. Cela vient de ce
qnola configuration des terrains dans lesquels se trouve
12S -
rOcéan Atlanliquo septentrional imite un grand réser-
voir, dans lequel sont poussées alternativement des eaux
en plus ou moins grande quantité à chaque passage des
pressions lunaiies et solaires dans la zone torride de l’O-
céan Atlantique, et dont elles en aplanissent la sphé-
ricité.
Loreque ces pressions ont passé, et qu’elles portent
sur le continent d’Amérique ou dans le Giand Océan, la
zone torride de l’Océan Atlantique reprend son niveau
sphérique, et les eaux qui ont été poussées vers le nord
et l’orient de l’Océan Atlantique septentrional redescen-
dent naturellement par leur poids.
Dans l’Océan Atlantique on ne peut pas distinguer les
nombreuses variations des écarts en latitude de^ rayons
vecteurs de la lune comme dans le Grand Océan
et la mer des Indes j parce que ces écarts sont
dénaturés par les deux continents d’Afrique et d’Amé-
liqie, et surtout par la pointe orientale de l’Amérique
méridionale, qui divise les eaux des mascarets quand ils
croisent cette dernière [lointe.
La variation en latitude des rayons vecteurs du soleil
et d î la lune ne font qu’augmenter ou dimiuuerla gran-
deur des marées qui ont lieu dans l’Océan Atlantique
septentrional, où se trouvent les ])orts européens.
• .
Cis augmentations et diminutions viennent, ainsi que
je l'ai dit, des cbanguneats de position en latitude que
prennent alternativement les pressions lunaires et so-
Digilized by Googlc
1:^9 —
r'
laires par rapport à la pointe orientale de l'Amériqui
méridionale, que j’ai appelée le dioiseur des eaux.
Je conclus donc : que les nombreuses variations qui
existent dans les écarts en lalituile do la lune ne laissent
pas de traces dans l’Océan Atlantique septentrional, et
ces écarts se bornent à faire varier la grandeur îles ma-
rées qui ont lieu dans celle dernière branche do mer.
11 n’en est pas do même dans le Grand Océan et la mer
des Indes, car on a vu (page 120) que le rapproche-
ment de l’équalcur des rayons vecteurs de la lune pon
dant la durée d’un Jour lunaire seulement fera rap-
procher de la ligne équatoriale les deux pressions lu-
naires de A degrés chacune.
.* , î.
Six jours poslérieui's a 1 epoquecilée à cette occasion,
les deux pressions lunaires se rencontreront et se croise-
ront sur l’équateur, en s’écartant mutuellement vere les
plus grandes latitudes où se portent les rayons vecteurs
de le lune.
Ainsi jJo suite, tous les 13 jours, 15 heures, 51 mi
mîtes et 32 secondes, les deux pressions lunaires, ainsi
que les deux mascarets, se porteront d’un côté à l’autre
de la zone torride, en se croisant sur l’équateur.
Par lo temps qui court, les écarts eu latitude des
rayons vecteurs de la lune par rapport à l’équateur sont
à peu près de 23 degrés, parce que les nœuds de la luno^
concourent en ce moment avec les tropiques. Ces écarts
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130 —
iront en augmentant jusqu’à l’année 1876, où ils seront
d’environ 28 degrés et demi, ainsi qn’on l’a vu (page 53).
où j’ai indiqué les époques auxquelles la pression lunaire
s’écartera presque jusqu’à la hauteur de la mer Médi-
terranée.
Dans CCS circonstances, la pression lunaire diamétra-
lement opposée à la lune ne louchera la pointe de l’\-
friipic méridionale que de la valeur d’environ 5 degrés,
les deux marées qui, à celle époque, se succéderont à
12 heures, 25 minutes, 14 secondes d’intervalle, ces
deux marées, dis-je, circuleront à une distance en la-
titude de presque toute l’étendue de l’Afrique, c’est à-
direà une distance de 57 degrés , qui font à peu près
1,400 lieues.
A partir de l’année 1876 jusqu evers le milieu de l’année
1885 (que le nœud ascendant de la lune concourra avec
l’équinoxe d’automne), les écarts en latitude de la lune
ne seront plus que d’environ 18 degrés cl demi. Alors
les plus grandes séparations en latitude des deux pres-
sions lunaires ne seront plus que d’environ 37 degrés.
Par la même raison, les deux marées, qui, dans ces
temps, se succéderont à un intervalle de 12 heures, 25
minutes et 14 secondes, ne seront plus séparées que
d’environ 37 degrés pendant les plus grands écarts en
latitude de la lune.
A l’appui des nombreux et larges sillons que les pres-
sions lunaires décrivent dans la zone torride du Grand
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Océan et la mer des Indes, en moins de 14 Jours (1), il
faut encore ajouter les petits sillons tracés par les deux
pressions solaires qui circulent un peu plus vile, lonpi-
tud nalement, que les deux pressions lunaires, et se dé-
placent bien plus lentement en latitude (2).
En faisant la part dos nombreuses ondulations que
ces diverses pressions doivent faire surpir sur ces gran-
des mers, en réflécliissant, surtout, que ces perturbations
doivent continuellement changer de position, on peut sc
faire uneidéedes avantages qu’on pourrait obtenir par
la connaissance, par avance, et des endroits et des épo
ques où ces ondulations et ces courants extraordinaires
doivent avoir lieu.
On comprendra, je l’espère, que les connaissances
des causes de ces diverses perturbations, jointes à la
pratique des voyages sur les mers, ne peuvent éviter
d’offrir quelques sécurités aux marins pour effectuer
leurs voyages à longs cours.
Ceci étant dit en passant, comme une observation que
je crois utile, je vais reprendre mes explications à l’égard
de rOcéân Atlantique , où se trouvent les ports
d’Europe.
(1) On a v»i (page 129) ijno les rayons vecteurs de la lune emplolem
en moyenne 13 jours, 15 heures, 51 minutes, 32 secondes, pour seporlrr
de l'équaleur à leur plus grande latitude, cl revenir vers l'équateur.
(2) Pour SC porter alleriiativemenl de l'équaleur vers les tropiques, cl
revenir vers l'équateur, les deux pressions sulaire* emploient en moycr.n.-
182 jours, IV heures, 54 minutes et 22 secondes.
— 132 ^
CONTINUATION DES EXPLICATIONS AU SUJET DE LA DEUXlÈitR
MARÉE QUI AURA LIEU DANS LES PORTS EUROPÉENS A
PARTIR DU 2fj DÉCEMBRE PROCHAIN 1871, A 3 HEURES, 31
MINUTES, 23 SECONDES DU SOIR.
■ On a VU (page 123} que la marée qui aura lieu dans
les ports d’Euroiie, dans la matinée du 27 décembre
prochain (et qui dépendra de la pression de la lune
même), sera beaucoup plus grande que celle qui aura
lieu dans les mêmes ports 12 heures, 23 minutes, 14
secondes plus tard.
J’ai fait connaître (page 1 12) la cause pour laquelle la
marée antérieure sera beaucoup plus grande que la
marée postérieure de 12 beures, 25 minutes, 14 se-
condes; j’aidit, et je le répète, que la véritable cause de
cette diiïcrence de grandeur de ces deux marées venait
de ce que la haute mer qui arrivera dans les ports d'Eu-
rope dans la matinée du 27 décembre prochain 1871
dépendra de la pre.ssion de la lune même, qui se trouvera
au nord, par rapport au dimeur des eaux, lorsqu'elle
traversera l’Océan Atlantique.
Tandis que la marée qui arrivera immédiatement
apres dans les ports d’Europe dépendra de la pression
lunaire diamétralement opposée à la lune, et que, par
ce fait, celte dernière pression lunaire se trouvera en
latitude méridionale, par rapport au diviseur des eatm,
quand elle traversera l’Océan Atlantique.
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— I3;i —
J’ai ajouté, et je le maintiens, que, par suite de cette
position en latitude, la majeure partie de la montagne li-
quide occasionnée par cette dernière pression lunaire
sera poussée dans le rivage qui conduit dans le Grand
Océan et la mer des Indes, et que ce fait est Tunique
cause pour laquelle la marée postérieure, qui arrivera
dans les ports d’Europe dans Taprès-midi du 27 dé-
cembre prochain 1871, sera beaucoup moins grande
que celle qui, dans les mêmes ports, aura lieu antérieu-
rement dans la matinée du même jour.
Pour rendre la vérification de ces faits bien facile à
faire par toutes les personnes qui en auront la volonté,
j’ai indiqué (page 112) les époques auxquelles la pre-
mière de ces deux marées sera à sa plus grande hauteur
dans les ports de Brest, de Saint-Malo et de Dieppe, et
voici les instants auxquels aura lieu, dans les mêmes
ports, la haute mer qui dépendra de la pression lunaire
diamétralement opposée à la lune.
Dans le port de Brest, le 27 septembre 1 87 1 ,à 4 heu-
res, 35 minutes, 14 secondes du soir.
Dans celui de Saint-Malo, le même jour, à 6 heures,
53 minutes, 14 secondes du soir, et dans le port do
Dieppe, également le même jour, mais à 1 1 heures, 1 5
minutes, 14 secondes du soir.
Comme ce n’est qu’en moyenne que les hautes mers
consécutives reviennent dans les mêmes lieux toutes les
12 heures, 25 minutes et 14 secondes, il pourra exister
9
- t:j4 -
quelques petites diiTérences dans les époques indiquées
pour les trois ports de Brest^ de Saint-Malo et de Dieppe,
à l’égard des deux hautes mers qui auront lieu dans ces
ports dans la journée du 27 décembre prochain 1871,
mais ces petites diiTérences ne pourront être que de
quelques miuutes.
Ainsi done, pour vérifier s’il est vrai, comme je le
dis, que les diiTérences de grandeur dans les marées des
ports d’Europe ne dépendent uniquement que des diffé-
rentes positions qu’occupent en latitude les pressions lu-
naires et solaires, par rapport au diviseur des eauœ pen-
dant les passages desdites pressions sur l’Océan
Atlantique,
11 suifirâ : r de se rendre, le 27 décembre prochain
1871 , dans l’un des trois ports que j’ai indiqués, n’im-
porte lequel ;
2* D’observer si la marée qui arrivera le matin dans
ce port sera plus grande que celle qui aura lieu après,
dans l’après-midi ;
3° Et enfin, se rendre compte si, pendant la nuit
précédente, la lune aura passé au zénith du lieu où l’on se
trouvera.
A
Si cela a lieu ainsi, comme j’en suis certain, on saura
que la première de ces deux marées sera la conséquence
de la lune même, qui aura passé sur l’Océan Atlantique
pendant la nuit précédente, et que la deuxième marée
dépendra de la pression lunaire diamétralement opposée
t/'t.
«
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— 135 -
à la lune, et qui ne passera sur l’Océan Atlantique que
quand la lune se trouvera sous l’horizon, au méridien
ihférienr.
J’espère que dans l’intérêt du progrès des sciences, et
surtout dans l’intérêt des navigateurs à long cours, on
se rendra à mon appel pour vérifier matériellement sur
la terre si ce que j’avance est vrai ou non.
— I3r, —
NOUVELLES BXPLtCATrONS A l’ÉGAKD DES DEUX MAEÉE5 QVl
PARCOURRONT LE GRAND OCÉAN ET LA MER DES INDES
DANS l’après-midi DU 26 DÉCEMBRE PROCHAIN 1871 , BT
DANS LA MATINÉE DU LENDEMAIN 27 DÉCEMBRE (HEURE PE
paris).
La première de ces deux marées dépendra de la pres-
sion lunaire diamétralement opposée à la lune ; elle par-
courra occidentalement, et par 23 deji;rés de latitude
méridionale, au début, tout le Grand Océan et la mer des
Indes, à partir du cûté occidental de l’Amérique méri-
dionale, au côté oriental de l’Afrique (1 ).
Par ce parcours (qui sera de 250 degrés en longitude
et s’effectuera en 17 heures et 15 minutes], le sommet
de la montagne liquide qui constituera cette marée
croisera les terrains qui se trouveront sur son passage,
principalement l’Australie et l’îlc Madagascar. Il arrivera
vers le côté oriental de l’Australie le 26 décembre pro-
(I) Pendant que celte première marée aura lieu dans le Grand Océan
et la mer des Indes, à 23 degrés de latitude méridinnalc, une autre marée
aura lieu en même temps du côté de la terre diamétralement opposé, soit
en longitude soit en latitude.
Le parcours occidental du sommet de la montagne liquide qui coosti-
luera cette marée sera entravé et dénaturé par les deux continents d'A-
(rique et d’Amérique; il fera aller et retour, et son parcours se terminera
vers le côté oriental de l'Océan Atlantique septentrional, où se trouvent las
ports européens
chaia 1871, à 7 heures, 55 miaules, 23 secoades du
soir, par 150 degrés dé longitude est, et 22 degrés de
latitude méridionale, et il se trouvera vers le côté oriental
de nie Madagascar le 27 décembre prochain 1871 , à 3
heures, 7 minutes, 40 secondes du matin, par 45 degrés
de longitude est, et 21 degrés de latitude méridionale.
La deuxième de ces deux marées dép3udra de la pres-
sion de la lune même; elle parcourra occidenlalement, par
21 degrés de latitude septentrionale, au début, le Grand
Océan et la mer des Indes, à partir de l’embouchure du
golfe de Californie (1).
Par ce parcours (qui sera de 21 0 degrés en longitude, et
s’effectura en 14 heures et 30 minutes), le sommet de la
montagne liquide, qui constituera cette marée, croisera
les terrains qui se trouveront sur son passage et princi-
palement tout le littoral de la mer des Indes.
(1) Pendant qne eette deuxième marée aura lieu dans le Grand Océan
et la mer des Indes, par une grande latitude septentrionale, une autre
marée aura lieu en même temps du coté de la terre diamétralement op-
posé en longitude et en lallludc; mais les rontincnls d'Afrique et d'Amé-
rique riB|iécberont au sommet de la montagne liquide, qui constituera
cette marcr, de continuer aon parcours occidental, comme cela aurait lieu
sans ces barrages.
Les deux continents d'Afrique et d'Amérique dénatureront également
la position en latitude du sommet de la montagne liquide, car, an lieu
de rester en latitude méridionale, une partie des eaux de ce mas-
caret sera poussée vers le cété oriental de l'Océan Atlantique septen-
trional, oit se trouvent les ports d'Europe, et, par conséquent, à une grande
thtHude saptenlrionale.
— 138 —
Cemêinesommelde la montagne liquide, qui précédera
le déplacement occidental de la lune, se trouvera :
1* Vers l’embouchure du golfe de Californie, par <10
degrés de longitude ouest^ et 21 degrés de latitude sep-
tentrionale, le 27 décembre prochain 1 87 1 , à 1 heure,
26 minutes, 37 secondes du matin.
2* Vers une des iles Philippines, appelée île Lucon,
par 120 degrés de longitude est, et 20 degrés de latitude
septentrionale, le même jour, à 1 0 heures^ 26 minutes,
37 secondes du matin.
3” Vers le côté oriental de l’Arabie, par 56 degrés de
longitude est, et 1 9 degrés de latitude septentrionale,
le même jour, à 2 heures, 51 minutes, 37 secondes du
soir.
4* Et enfin vers le côté oriental de la mer Rouge, par
40 degrés de longitude est, et 1 9 degrés de latitude sep-
tentrionale. et toujours le même jour, 27 décembre pro-
chain 1871, à 3 heures, 56 minutes, 37 secondes du
soir.
Les positions qu’occuperont, à diverses époques, les
deux sommets des deux montagnes liquides, qui précé-
deront les deux pressions lunaires étant connues, je ferai
rappeler que le déplacement occidental de ces deux mon-
tagnes liquides s’effectue par une vitesse de 14 degrés et
49 centièmes de degré par heure, et d’un sixième de
degré seulement , aussi par heure , en laUtude sep-
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— 139 —
tentrionale ou méridionale, suivant où ces latitudes se
trouvent par rapport à l’équateur.
J’explique tout cela pour qu’on puisse se rendre compte
au sujet des endroits où devront se trouver les sommets
des deux montagnes liquides, dans l’après-midi du 2ü
décembre prochain 1871, pour celui qui précède le dé -
placement occidental de la pression lunaire diamétrale-
ment opposée à la lune, et dans la matinée du 27 dé
cembre prochain 1871, pour celui qui précédera la pres-
sion de la lune.
Pour fournir une preuve de l’harmonie qui existe dans
les faits que j’avance, et prouver, en même temps, leur
réalité, je ferai remarquer que, lorsque pendant la pre-
mière des deux marées en question , le sommet de la
montagne liquide (qui précédera la pression lunaire
diamétralement opposée à la lune) arrivera vers un ter-
rain quelconque,' vers l’Australie, ou vers l'île Mada-
gascar, ou n’importe vers quel terrain qui se trouvera
sur son passage, je ferai remarquer, dis-je, qu’il arrivera
ce qui suit :
1 ® Que ce terrain aura la haute mer ;
2 " Qu’il sera 6 heures du matin pour ce pays ;
3* Que le soleil figurera à l’horizon, au levaht, et la
lune à l’horizon, au couchant ;
4® Et enfin, que ce pays aura la saison d’été, et que,
par ce dernier fait, les habiUmts de ces lieux pourront
apercevoir le soleil et la lune au-dessus de l’horizon.
— 140 —
I
Six beurea après, ce même pays aura la basse mer, le
soleil figurera au zénith, et la lune croisera le méridien
inférieur sous l’horizon.
Pendant la deuxième de ces deux marées, lorsque le
sommet de la montagne liquide (qui précédera la pres-
sion de la lune) se trouvera vers l’un des nombreux ter-
rains qui font partie du littoral de la mer des Indes, tels
que la Chine, l’indoustan, l’Arabie, ou n’importe lequel,
les faits suivants auront lieu :
1“ Ce terrain aura la haute mer ;
2* 11 sera 6 heures du soir pour ce pays ;
3" Le soleil se trouvera du côté du couchant, et la lune
du côté du levant ;
4“ Et enfin, ce pays aura la saison d’hiver; et par ce
dernier fait, les habitants de ces lieux n’apercevront ni
le soleil, ni la lune, parce que le premier de ces deux
astres sera couché, et l’autre ne sera pas encore levé.
Six heures après, ce pays aura la basse mer, la lune
sera au zénith, et le soleil sc trouvera vers le méridien
inférieur sous l’horizon.
Ayant indiqué (pages 136, 137 et 1 38) les époques
(1 ) et les lieux vers lesquels se trouveront les sommets
des deux montagnes liquides, qui précéderont les deux
pressions lunaires pendant les deux marées des 26 et 27
(1) R ne ftot pas oublier que et«.rpaqaet soat prises ior l*beure 4e
Pirii.
Digiiized by Google
— U1 -
décembre prochaia, on pourra vérifier si (comme j’en
suis certain) les choses se passeront de la manière que
je les ai annoncées.
Pour faire ces vérifications, il faudra se procurer une
bonne montre ou un chronomètre marquant bien l'heure
de Paris, et observer si, aux époques que j’indique, les
hautes mers se trouveront vers les lieux fixés, et si, à ces
mêmes époques, le soleil et la lune figureront comme je
l'annonce par rapport à ces pays.
Les retours périodiques des pressions lunaires vers
un point quelconque de la terre, soit en longitude, soit en
latitude, n’étant qu’en moyenne, il pourra exister quel-
ques légères diltérences dans les époques et les lieux que
j’ai prédits au sujet des hautes et basses mers, mais ces
différences ne pourront être que de quelques minutes,
et, généralement, plus les choses prédites sont postérieu-
res, plus il y a d'exactitude dans les faits annoncés d’a-
vance.
Je crois que voilà assez des explications pour faire
comprendre que les marées ne dépendent pas de l’attrac-
tion, car en voyant les faits n latés dans les notes (pages
136 et 137, et qui sont d’une vérité incontestable), il y
aurait vrainnent do quoi faire pitié si les Newtoniens
persistaient à vouloir faire croire que les flux et reflux
des mers dépendent d’une puissance attractive.
Pour continuer à faire accepter cette 6éuue, il faudrait
supposer nne attraction intelligente, qui se courberait à
- 142 —
volonté pour se roiidre plus à l ui icul et plus uu uoixl
que ne se rendraient naturellement les sommets des mon-
tagnes liquides formées par les pressions lunaires et so-
laires, si les barrages des continents d’Afrique et d’A-
mérique ne forçaient pas ces mascarets à se dévier de la
voie qui leur est naturellement tracée.
Ce tour de force dépasserait encore celui qu’a fait
t ^ Newton en imaginant aux planètes une force de projec-
tion en ligne droite pour faire concorder les causes avec
les faits, d'après son système d’attraction.
En lisant les Annuaires du Bureau des longitudes, pu-
bliés depuis fort longtemps par des hommes à grands
talents, on y voit les mêmes moyens employés pour ex-
pliquer les causes des flux et reflux des mers; on voit
que les grandes intelligences, qui ont successivement
publié ces annuaires, ont suivi une profonde ornière
creusée par le célèbre mathématicien anglais, laquelle
ornière les a maintenus dans une fausse voie.
Cette fausse voie les a empêché d’apercevoir celle
qu’ils auraient pu suivre pour découvrir les véritables
et principales causes des marées, et, par cette décou-
verte, ils auraient pu se rendre compte des divers dépla-
cements qu’effectuent, sur le Grand Océan et la mer ‘des
Indes, les nombreuses ondulations que font surgir les
pressions lunaires et solaires.
Ces perturbations, par leurs continuelles variations
tn latitude, peuvent être dangereuses jxtur les naviga-
Digiiized by Google
— U3 —
leurs à long cours, faute de connaître par avance les
époques et les endroits où elles doivent avoir lieu.
Je crois que ce n’est pas émettre une opinion trop ha-
sardée en disant que par les connaissances des véritables
causes des marées, ainsi que des conséquence qui peu-
venten résulter(surtout dans le Grand Océan et la mer des
Indes), on éviterait plus des trois quarts des naufrage,
qui ont lieu sur les mers lointaines .
Mais, dira-t-on, les Annuaires publiés dans le Bureau
des longitudes annoncent périodiquement les époques des
plus grandes marées qui doivent avoir lieu dans le cou- -
rant de l’année qui suit cette publication.
A cela je répondrai qu’il est vrai que, par suite de
nombreuses observations faites dans les ports européens,
on a des connaissances sur les particularités qui occa-
sionnent les plus ou moins grandes marées.
On se base sur les périgées et apogées de la lune et du
soleil, sur les syzygies et Ira quadratures de la lune, sur
les plus ou moins grands rapprochements de l’équateur
soit du soleil, soit de la lune.
Toutes ces particularités ont plus ou moins d’in-
fluence pour avoir des plus ou moins grandes marées,
parce que lorsque le soleil et la lune sont plus rapprochés
de la terre, leur disque occupant plus de place sur les
mers, leur pression occasionne des plus fortes ma-
rées que quand ils sont apogés.
Comme aussi, quand la lune est en syzygie, les près-
— 144 —
sioDs solaireâ et lunaires sont réunies vers le même point;
elles produisent beaucoup plus d’effet sur la sphéricité
deJ mers que lors |ue la lune est en quadrature; car, dans
ces circonstances, les pressions lunaires et solaires sont
divisées et se neutralisent les unes par les autres.
Quand la lune et le soleil décrivent l'équateur, leurs
pressions mutuelles ont plus d'induence, parce qu’elles
pèsent ensemble et plus directement sur le centre de la
sphéricité des mers.
J’ai fait la part de ces diverses influences dans cet
ouvrage, et on a dû voir que ces particularités concor-
dent parfaitement avec mon système de pressions lunaires
et solaires des deux côtés de la terre à la fois.
Quant aux plus ou moins grands retards des marées
dans des ports d’Curope, après les passages de la lune
aux méridiens de ces ports, j’ai fait connaître les véri-
tables causes de ces faits (page 109 et autres), et les rai-
sons que j’en ai données ne peuvent pas être révoquées en
doute.
Faute d’avoir la moindre notion sur les véritables
causes de ces retards, les altraclionnaires (qui ont suc-
cessivement publié des annuaires dans le Bureau des
longitudes) les ont attribués à l’atlraclion, qui leur sert
pour tout expliquer, en l'augmentant et en la dimiouaut
à volonté pour faire concorder les causes avec les faits.
En admettant que les connaissances qu’on possède
sur las marées de l’Océan Atlantique (par suite des nom-
Digilizcc
— 145 —
breuses observations faites dans les ports européens)
soient de nature à offrir quelques sécurités aux naviga-
teurs dans cette branche de mer, cela ne garantit pas
des dangers que font courir les marées qui ont lieu dans
le Grand Océan et dans la mer des Indos.
Ainsi que je l’ai démontré bien des fois dans le courant
de cet ouvrage, les marées du Grand Océan et de la mer
des Indes, qui n’ont pas de barrages capables d’entraver
et de dénaturer leur parcours, ces marées ne sont pas
du tout de la nature des flux et reflux qui ont lieu dans
l’Océan Atlantique.
Par les deux continents d’Afrique et d’Amérique, qui
servent de bornes aux marées qui ont lieu dans l’Océan
Atlantique, les montagnes liquides qui constituent ces
marées sont successivement poussées dans le golfe du
Mexique, et de là vers le côté oriental de l’Océan Atlan-
tique septentrional, où se trouvent les ports européens.
Là se termine le parcours des montagnes liquides,
qui font aller et retour dans l’Océan Atlantique, et revien-
nent à la môme longitude qui a marqué leur point de
départ.
Dans le Grand Océan et la mer des Indes, les grandes
et petites montagnes liquides (que font surgir les pres-
sions lunaires et solaires) circulent occidcntalement, sans
interruption, avec une rapidité effrayante, en décrivant
des parallèles qui ne restent jamais aux mômes latitudes.
Ainsi que je l’ai démontré dans le courant de cet ou-
Digitized
— 14 »; —
vrage, et ainsi que cola a réellement lieu, les parallèles que
décrivent les grandes ondulations que font surgir les
pressions lunaires dans le Grand Océan et la mer des
Indes s’éloignent considérablement les unes des autres
en peu de temps, et elles se réunissent ensuite vers l’é*
quateur, ou elles se croisent mutuellement.
Ces grandes ondulations, précédées ou suivies par les
petites, que font surgir les pressions solaires, ne doi-
vent-elles pas souvent surprendre et faire périr les bâti-
ments des navigateurs qui, faute de connaître par avance
les époques et les endroits où ces perturbations doivent
avoir lieu, se trouvent sur leur passage et en subissent
les funestes conséquraces ?
Pour fournir un exemple à cet égard, je citerai ce qui
pourrait arriver sur le littoral de la merdes Indes, dans
l’après-midi du 28 décembre prochain, pendant le pas-
sage d’une marée qui dépendra de la pression de la lune
et de la pression solaire diamétralement opposée au
soleil.
Pour procéder avec ordre, je ferai remarquer que cette
marée succédera à celle qui aura eu lieu dans le même
pays, et par les mêmes pressions lunaires et solaires, 24
heures, 50 minutes et 28 secondes avant.
Il en sera ainsi parce que la marée intermédiaire, qui
aura lieu dans le Grand Océan, et qui partagera la durée
d’un jour lunaire, cette marée circulera à une grande
Digilized by Googli
latitude méridionale, et elle ne sera pas aperçue par les
Indiens.
Cette particularité (r|ui n’est pas compatible avec l’at-
traction) est peut-être restée inconnue jusqu’à ce jour ;
dans tous les cas, elle existe et prouve combien les flux
et reflux des grandes mers lil)res diiïêrent d’avec ceux
de l’Océan Atlantique (1).
Ce qui me fait supposer que les faits que je viens de
citer sont restés inconnus jusqu’à ce jour, c’est qu'il n’en
a jamais été question dans aucun des annuaires publiés
par le Bureau des longitudes, comme aussi, dans l’an-
nuaire publié pour cette an née 1871, et que j’ai sous les
yeux, il n’a pas été parlé de la marée du 28 décembre
prochain, qui aura lieu sur le littoral de la mer des
Indes.
Par sa position, cette marée sera une des plus dan-
gereuses, pour les navigateurs à long cours, de toutes
les marées qui auront lieu cette année, quand même au
28 décembre la lune sera apogée.
En admettant que pendant l’intervalle des 24 heures.
50 minutes et 28 secondes qui sépareront le; deux pas--
(t) Ed liunt les annuaires publies depuis fort longtemps par le Bureau
des longitudes à l'égard des causes des flus et reflux des mers, les liidieni
pourraient (sans craindre de porter un jugement téméraire) employer cette
maxime :
l'errenr est yronde, lu iVeietonieiw en sont les propAMes.
— li-
sages des deux marées des 27 et 28 déc^ubre prochain,
au nord delà mer des Indes, quelques navigateurs, ve-
nant de l'équateur, se rendraient dans ces parages, les
uns dans la mer de Chine, d’autres dans legolfedu Ben-
gale, et d'autres dans la mer d'Omand.
En admettant aussi que ces marins ignorassent les
passages des deux montagnes liquides qui devront suc-
cessivement avoir lieu, en se suivant de près, dans l'a-
près-midi du 28 décembre prochain (1), heure de Paris,
et qui parcourront en quatre heures et demie tout l'espace
contenu entre Cochinchine et la mer Rouge.
N’est-il pas à peu près certain que la majeure partie
des bâtiments de ces Oavigateurs seraient précipités sur
les cètes d’Asie, et que bon nombre do ces vaisseaux
feraient naufrage ?
Dans cette circonstance, les navigateurs qui se trou-
veraient dans ces parages auraient le même sort que
beaucoup de marins à long cours doivent avoir subi,
faute d’avoir connu antérieurement les époques et les en-
droits auxquels doivent avoir lieu les grandes et petites
ondulations qui surgissent dans le Grand Océan et la
merdes Imles, et dont les parallèles qu’ils décrivent va-
rient constamment.
(1) Ce qui est fort probable, puisque jusqu'à ce jour il n'y a pas eu
des règles qui établissent les variations en latitude des diverses ondula-
tions qui ont lieu sur le Grand Océan et la mer des Indes, et qui sont le*
conséquences des pressions lunaires et solaires.
Digilized by_Google
La que^liuu que je traite ne pouvant qu'être utile à
l’humanité, j’espère qu’on cherchera à l’approfondir .
car il y a urgence d’arrêter autant que possible les dé-
sastres qui ont journellement lieu sur les mers.
Bon nombre de hardis explorateurs dans les mers
lointaines n’ont pas reparu, faute d’avoir été suffisam-
ment renseignés sur les nombreuses perturbations qui
ont lieu sur les mers et dont les. parcours varient cons-
tamment.
Faute d’avoir connu les véritables causes de ces per-
turbations, on a complètement ignoré les lignes qu’elles
suivent sur les grandes mers libres, et les marins sont
restés exposés à en subir les funestes conséquences.
En attendant qu’on vériGe et qu’on approfondisse les
faits que j’avance, j' affirme que du 24 au 28 décembre
prochain il n’y aura qu’une marée par jour dans la mer
septentrionale des Indes, et voici ce qui se passera à l’é-
gard de celle du 28 :
I
Le sommet d’une montagne liquide venant du Grantl
Océan, et qui précédera le déplacemeut occidental de la
pression de la lune, arrivera vers le côté oriental de
Annam (où se trouve Cxichinchine), le 28 décembre
prochain, à midi, 1 1 minutes, 20 secondes (heure de
Paris), par 107 degrés de longitude est, et 16 degrés de
latitude septentrionale.
Cette montagne liquide sera précédée de 1 heure trois
^quarts par un mascaret dépendant d’une 'pression so-
— 150 —
lairu diamélralei^cnt opposée au soleil, et qui circulera
par 22 degrés et demi dé latitude septentrionale. (1)
Les deux sommets de ces deux monlacines liquidesoc-
cuperont une latitude de 7 degrés et demi, laquelle la-
titude correspondra avec les bords des mers, et s’étendra
au large à près de deux cents lieues.
La rapidité avec laquelle ces deux ondulations circu-
leront occidentalement leur permettra de franchir la dis-
tance contenue entre Cocliinchine et la mer Rouge,
en 4 heures 36 minutes.
Ainsi, qu’on apprécie les dangers auxquels seraient
exposés les bâtiments qui, pendant le passage de ces fou-
droyantes ondulations, se trouveraient, par 16 ou 17
degrés de latitude septentrionale, soit dans la mer de la
Chine, soit dans le golfe du Bengale, soit dans la mer
d’Omand, il est certain que ces vaisseaux seraient tous
précipités contre les côtes orientales de ces mers, et que
la majeure partie ferait naufrage.
J’ai dit plus haut que la question que je traite ne
(1) Le maitcarct dcpeiidant d’une pression solaire précédera celui dc-
pendanl d’uno pression lunaire, et il circulera par une plus grande latiUide
seplejilrionale, parce que depuis l'époque de la sytjgie, où ils se trou-
Teronl ensemble, le masrarct solaire aura dépassé, oceidentalcmenl cl lon-
gitudmalcment, le mascaret lunaire, de la valeur dç 25 degrés, et il sera
resté en retard de déplarcmcnl, en latitude, de la valeur de 7 degrés et
Ueoû.
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— 151 —
peut qu’être profitable à rbumaiiitu, parce qu’elle Fera
connaître une puissance extraordinaire qui étonnera
beaucoup et dont on i)ourra tirer quelques avantages.
Par ces motifs, j’ose esjièrer que, dans l’intérêt du
prngrès'des sciences, et surtout dans celui de la sécurité
de la navigation^ mes citations auront de l’écho , et
seront prises en considération.
Vienne (Isère), le 15 août 1871.
Antoine DERYAUX
I-
ERRATA.
Page 18, ligne 18*, lisez: Urams, au lieu de Uranie,
Page 37, ligne 14*, lisez : jusqu’à ce jour, au lieu de
jusqu’à ces jours.
Page 45, ligne 22% lisez: Il faudrait que'la main
pressât beaucoup plus fort, au lieu que la main presse
beaucoup plus fort.
Page 51, ligne 2% la virgule (,). au' lieu d’être mise
après le mot flux, doit être mise après le mot reflux.
Page 66, ligne 4', lisez : page 64, au lieu de page 65.
Page 67, ligne 26', lisez : page 64, au lieu de page 6b.
Digifized by
TABLE
131£S MA.TIKRBS.
Préface 5
Dissertation sur les deux forces opposées, connues
sous les noms de force centrifuge et force cen-
tripète !)
Classification des corps célestes lô
Dissertation sur la nature des corps célestes, con-
nus sous le nom de comètes, 17
Explication sur ce qui a fait croire que le soleil
n'est pas un astre de première classe. ... 21
Indication des positions qu’occupent les corps cé-
lestes les uns par rapport aux autres. ... 2 1
Dissertation sur les mouvements des centres de
gravité autour de leur supérieur 27
Découverte de la véritable cause des flux et
REFLUX des mers BASÉE SUR LA FORCE CENTRIFUGE
DES CORPS, CONTRADICTOIREMENT AU SYSTÈME d’aT-
THACTION.
Dissertation sur les particularités des flux et reflux
des mers. 37
k
DigitizeO
Indications des causes primitives des flux et reflux
des mers, . 44
I
Dissertations sur les courants des montagnes li-
quides qui auraient lieu d’orient en occident,
sans interruption, si les mers n’étaient pas bar-
rées par les continents d'Afrique et d’Amé-
rique 47
Explication des causes pour lesquelles les petites
mers intérieures n'ont pas de flux et reflux, et
indication de l’influence que peut avoir la lune
sur la mer Adriatique 51
Dissertation sur les différentes natures des marées. 58
Classification des positions cju’occuperont sur la
terre, à un momentdonné, lesdeux pressions lu-
naires, ainsi que les deux mascarets ou monta-
gnes liquides, formés par lesdites pressions. . . 61
Indication des déplacements qu'effectueront les
deux mascarets, ou mortagnes liquides, à partir
du 11 se|)tcmbre prochain 1871, à 2 heu-
res et 20 minutes du soir 60
Indication du parcours occidental d’un seul masca-
ret pendant 24 heures, 50 minutes et 28 secondes,
qui est la durée moyenne d’un jour lunaire. . . 74
Dissertation au sujet des deux pressions solaires. 70
Indication d'un fait inconnu jusqu’à ce jour et pro-
duit par une chose que j’ai appelée le diviseur
des eaux 82
Dissertation sur les conséquences du diviseur des
eaux à l'égard des variations de la grandeur des
marées dans les ports européens fi*!
Digiiized by Google
— i:.:. —
Indication de la cause pour laquelle les plus gran-
des marées, dans les ports européens, sont géné-
ralement celles qui ont lieu environ 36 heures
après les syzygies 91
Démonstration du parcours de la pression de la lune
autour de la terre, ainsi (}ue de celle de la mon-
tagne liquide qui précédera cette pression dans
son déplacement occidental, à partir du 26 dé-
cembre prochain 1871, à 3 heures, 31 minutes,
23 secondes du soir 106
Indication du parcours de la pression lunaire dia-
métralement opposée à la lune, ainsi que celui
de la montagne liquide qui précédera cette
pression lunaire, à partir du 26 décembre pro-
chain 1871, à 3 heures, 31 minutes et 23 secondes
du soir 111
Démonstration des déplacements des deux pres-
sions lunaires, ainsi que de leurs deux masca-
rets, à partir du27 décembre prochain, à 3 heures,
56 minutes, 37 secondes du matin 119
Dissertation sur les écarts en latitude des rayons
vecteurs du soleil et de la lune 125
Continuation desexplications au sujet de la 2“* ma-
rée qui aura lieu dans les ports européens, à
partir du 26 décembre prochain 1871, à 3 heures,
31 minutes, 23 secondes du soir 132
Nouvelles explications à l’égard des deux marées
qui parcourront le Grand Océan et la mer des
Indes dans l’après-midi du 26 décembre pro-
chain 1871, et dans la matinée du lendemain 27
décembre (heure de Paris)' . ^ 136
Errata. . . ■ 1.52
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